Il faut arrêter avec cette inflation des chiffres ! Si la fraude aux prestations s'élevait à 35 milliards d'euros comme vous l'indiquez, chers collègues de la majorité, il faudrait en conclure que certaines personnes ne font pas leur travail, car c'est quand même une somme qui ne passe pas inaperçue.
Vous parlez, monsieur le rapporteur, de 15 à 17 milliards d'euros pour le travail au noir : soit l'administration manque de moyens pour vérifier, soit on a décidé de laisser faire, soit les deux. On ne peut pas annoncer de tels chiffres et déclarer qu'on les connaît mais qu'on n'a rien fait jusque-là.
Arrêtons de quantifier ce qui est difficilement quantifiable ! En tout cas, arrêtons les excès ! Vous augmentez les chiffres de 10 milliards d'euros toutes les semaines. Ce n'est pas admissible.
Certes, il y a des fraudeurs et il faut lutter contre la fraude, mais arrêtons d'annoncer des chiffres qui laissent à penser qu'il suffirait de régler ce problème pour régler tous les problèmes de la sécurité sociale. Nous savons que ce n'est pas vrai. Si nous parvenons à recouvrer quelques centaines de millions d'euros nous serons déjà plutôt satisfaits.
En tant que membre du Comité national de lutte contre la fraude, je peux vous dire que les bilans annuels n'atteignent jamais les chiffres que vous annoncez. Nous pouvons nous réjouir si la lutte contre la fraude permet de trouver 300 à 400 millions d'euros par an, mais nous ne parviendrons jamais aux sommes que vous indiquez.
Arrêtez de fantasmer et de faire croire aux Français que tout serait très simple sans les fraudeurs !