Les témoignages, y compris locaux, montrent d'ailleurs que la présence française, parfois dans un même pays, comme c'est le cas au Tchad, n'est pas perçue de la même façon selon qu'elle se fait en soutien au gouvernement en place ou dans le cadre d'une participation à une mission internationale.
Pour la Côte d'Ivoire, la situation est un peu différente. M. Janquin vient d'en parler de façon précise et très intéressante. S'il est clair que l'armée française n'a pas été totalement neutre – c'est le moins que l'on puisse dire –, dans la mesure où elle a d'abord été nécessaire à la protection de nos ressortissants et dans la mesure où elle a contribué à éviter un dérapage plus accentué dans la guerre, sa présence peut se justifier. Nous prenons par ailleurs acte du fait que le Premier ministre a clairement fixé pour objectif, au début de ce débat, un retrait des forces françaises au profit d'une véritable mission internationale. C'est pourquoi nous voterons également pour le prolongement de cette mission.
Il y aurait beaucoup à dire par ailleurs sur la politique étrangère de la France. Je voudrais terminer par une question au ministre de la défense. Le retrait annoncé ou le désengagement progressif de certains zones prépare-t-il le renforcement de notre engagement dans d'autres zones, notamment en Afghanistan ? Nous souhaiterions une réponse claire à l'occasion de ce débat.
Pour conclure, nous souhaitons que, d'une manière générale, la politique étrangère et de défense ne soit plus, comme cela a été dit au départ, du domaine réservé du Président de la République ni même du Gouvernement. Nous demandons plus que jamais que notre assemblée soit plus étroitement associée à ces choix politiques.
(Mme Catherine Vautrin remplace M. Bernard Accoyer au fauteuil de la présidence.)