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Intervention de Anny Poursinoff

Réunion du 21 novembre 2011 à 17h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

En effet, vous faites bien de me le rappeler !

Entre 2003 et 2009, l'augmentation du nombre de cancers, de diabètes et de maladies cardiovasculaires a provoqué un surcoût de 10 milliards d'euros, ce qui équivaut quasiment au déficit prévu pour 2011 pour l'assurance maladie. D'autres risques apparaissent, comme les effets nocifs des ondes électromagnétiques.

Le déficit de la sécurité sociale n'est pas qu'une question budgétaire, c'est aussi et surtout le reflet d'une société malade de son environnement, de son mode de vie, de ses conditions de travail, de ses inégalités sociales. Nous avons donc le devoir de consacrer plus d'efforts à une meilleure prévention des conséquences des facteurs environnementaux sur la santé.

En attendant, les malades ne doivent pas supporter les coûts de politiques industrielles qui ont négligé des risques sanitaires souvent connus mais passés sous silence.

Je tiens à rappeler qu'il est important de mieux entendre et de protéger les lanceurs d'alerte, quels qu'ils soient. Je pense à Gilles-Éric Séralini pour les OGM, au Réseau Environnement Santé qui se bat contre l'aspartame, ou encore à Suzanne de Bégon qui a dénoncé l'utilisation d'oxyde d'éthylène pour stériliser les tétines de biberon.

Oui, il semble encore nécessaire de le rappeler : les malades ne sont ni coupables, ni irresponsables, contrairement à ce que laissent entendre certains ministres. La même remarque vaut d'ailleurs pour les accidents du travail et les maladies professionnelles.

Nous l'avions dit lors de la discussion en première lecture du PLFSS 2012 : avec des perspectives de croissance irréalistes, des projections hasardeuses et des rafistolages à courte vue, les propositions du Gouvernement ne permettront ni de rétablir l'équilibre des comptes sociaux ni de répondre aux besoins de santé et de solidarité nationale. Rectifier le PLFSS à la hâte n'y changera rien : c'est toute l'orientation politique du Gouvernement qu'il faut revoir.

Permettez-moi, pour terminer, d'appeler votre attention sur les effets catastrophiques de vos politiques pour les femmes.

En matière de santé, tout d'abord, vos coupes budgétaires mécaniques ont pour conséquence directe la fermeture de centres d'IVG.

La désindexation des prestations familiales appauvrira encore plus les familles monoparentales, dont les chefs de famille sont majoritairement des femmes.

Quant à vos décisions en matière de TVA, elles sont aussi lourdes d'incidences pernicieuses indirectes, La hausse de la TVA sur les services va essentiellement toucher des femmes, majoritaires dans ces métiers. Or la précarité professionnelle des femmes n'est, hélas, plus à démontrer.

Enfin, du fait du système de décote, les retraitées seront particulièrement touchées par la baisse du montant des pensions. L'accélération de la mise en place de votre réforme n'augure donc rien de bon.

Ainsi, à tous les niveaux, l'égalité entre les femmes et les hommes souffre profondément de vos politiques, dont nous dénonçons les effets car elles creusent toujours plus les inégalités.

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