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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 21 novembre 2011 à 17h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Nous percevons votre gêne et même une certaine fébrilité derrière cette précipitation. Cela vous gêne que nous soyons, sur ces bancs, mus par un courage politique dont vous êtes bien incapables et qui prend sa source dans la justice sociale.

Cela vous gêne que la gauche soit en mesure de faire des propositions à même de dégager immédiatement et durablement des ressources pérennes et équitables pour la sécurité sociale, bien au-delà de ce que vous nous proposez depuis des années, et cela en préservant le caractère solidaire de notre système de protection sociale, ce que M. Sarkozy et la majorité se sont juré d'abolir.

Cela vous gêne encore davantage que ces propositions puissent désormais être entérinées par une des deux chambres, donnant du coup une résonance à des questions et des enjeux que vous étouffiez jusqu'alors.

Ce matin, un journaliste de l'Humanité soulignait : « Refuser de voir la réalité procède souvent du péché d'orgueil. Mais rejeter la réalité au point de nier la vérité des faits s'apparente à un mensonge impardonnable. » Avec le Président de la République, votre gouvernement bat tous les records. Pendant tous nos débats, vous avez esquivé la question des 172 milliards d'euros d'aides publiques accordées en 2010 aux entreprises, comme vous avez ignoré les avis successifs de la Cour des comptes sur les exonérations de cotisations sociales coûteuses et inefficaces pour l'emploi.

L'Europe voit les gouvernements, quels qu'ils soient, mais qui mènent la même politique, débarqués par leurs peuples désespérés, les banquiers prendre à visage découvert la direction des États comme de la BCE. Non seulement vos politiques créent le chaos économique et social, mais votre politique au service des nantis s'en nourrit en permanence. Et vous voyez encore plus loin, comme le MEDEF d'ailleurs, qui vient d'annoncer son souhait d'une baisse du coût du travail, d'une TVA sociale, d'une limitation des indemnités de chômage, d'un allongement du temps de travail, et je sais que la majorité présidentielle y travaille ardemment.

Mesdames les ministres, vos choix politiques marqués au fer de l'injustice sociale, vos mensonges et l'exigence de sincérité des débats fondent cette demande de renvoi en commission mais aussi, nous n'en doutons pas, votre renvoi en 2012. C'est pourquoi j'invite mes collègues à voter cette motion de renvoi en commission, ne serait-ce que pour la dignité du travail parlementaire. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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