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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du 28 janvier 2009 à 15h00
Autorisation de prolongation de cinq interventions des forces armées à l'étranger — Débat et votes sur une déclaration du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je ne parlais que des Français !

D'ailleurs, au sein même du Gouvernement, la contradiction manifeste entre la rupture déclarée et la continuité constatée a conduit M. Bockel à quitter son poste de secrétaire d'État à la coopération et à la francophonie. En effet, ce dernier, très naïf, avait voulu traduire en acte les déclarations de principe du Président de la République, en s'attaquant notamment à certaines figures de proue des dictateurs africains. Mal lui en prit ! Quelques coups de téléphone plus tard, notamment de la part du président gabonais Omar Bongo, il se trouvait démis de ses fonctions et prié d'aller voir ailleurs, du côté des anciens combattants en particulier.

L'épisode est à la fois typique, tragique et honteux pour les valeurs de la République et le principe de la souveraineté nationale. C'est peut-être cela la rupture dont aimait à parler le Président de la République…

Pire, le discours recèle parfois des airs pour le moins ambigus, voire nauséabonds. Le Président divague en terre africaine sur les rapports difficiles qu'entretient l'homme africain avec l'histoire et la modernité. Ce genre de discours moraliste et moralisateur est particulièrement déplacé de la part d'un État dont le passé colonial ne passe toujours pas. Cette histoire et cette pratique coloniales ne sont pas sans rapport avec le haut niveau de tolérance dont continue de faire preuve la France à l'égard des dictatures africaines. Il est plus facile de traiter avec des dirigeants corrompus qu'avec des représentants légitimes, conscients de l'intérêt du peuple.

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