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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 28 janvier 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Solidarité à l'égard des sylviculteurs du sud-ouest

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le député Jean Grenet, la situation dans les forêts du Sud-Ouest est bien celle que vous dites, pas uniquement en Aquitaine d'ailleurs, car, outre que la tempête a été plus grave qu'en 1999, elle a aussi touché le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon.

En tant que ministre de l'agriculture, de la forêt et de la pêche, je tiens à souligner que ce sont aussi des exploitations agricoles, ostréicoles et aquacoles qui ont été frappées.

Au total, on peut estimer, au moment où je vous parle, que les dégâts portent sur 40 millions de mètres cubes. J'ai demandé à l'Institut forestier national de procéder par voie aérienne à des photographies, afin d'avoir un bilan exact de cette catastrophe.

L'urgence, monsieur Grenet, est d'abord d'ouvrir les voies d'accès dans les forêts et de les sécuriser. C'est un travail dangereux qui exige que l'on prenne des précautions. Mais il faut aussi ouvrir les canaux d'irrigation et libérer les fossés, car les terrains sont entièrement inondés.

Ce travail sera effectué dans les semaines qui viennent. En accord avec le Premier ministre, j'ai dégagé cinq millions d'euros pour aider à ces premiers travaux, auxquels se sont attelés cinq cents agents de l'ONF. Je veux les remercier, comme l'a fait le chef de l'État sur le terrain dimanche, ainsi que la centaine d'autres agents venus d'autres régions pour leur prêter main forte. J'ajoute à ces remerciements un mot de gratitude pour les agents des communes forestières et des entreprises.

La seconde urgence est d'élaborer avec les professionnels un plan global pour stocker le bois, l'arroser et le valoriser. Nous y travaillons. J'ai réuni hier l'ensemble de la filière, ainsi que l'avait demandé François Fillon. Nous appliquerons bien entendu les enseignements tirés de la tempête de 1999, mais nos réponses ne se limiteront pas à cela.

En effet, je suis frappé par exemple de constater que les exploitants forestiers, les propriétaires privés ou publics ne sont réellement couverts par aucun système d'assurance ou de prévoyance, et je tenterai de remédier à cette situation.

Nous nous inspirerons enfin avec Jean-Louis Borloo des propositions du Grenelle de l'environnement, pour bâtir un grand plan global de production et de valorisation du bois.

Oui, monsieur Grenet, les personnes touchées ont droit à la solidarité nationale. Elles ont aussi droit à la solidarité européenne. Voilà pourquoi Bruno Le Maire a saisi sans attendre la commission européenne, lundi matin, pour qu'intervienne le Fonds européen de solidarité, fonds que je connais bien pour l'avoir moi-même créé, en 2002, au lendemain des grandes inondations qui avaient touché le centre de l'Europe.

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