J'accorde une très grande importance à cet amendement. Il s'agit d'accorder un jour supplémentaire – ce qui n'est pas une révolution – pour le décès d'un père ou d'une mère. Dans l'exercice de mes fonctions médicales j'ai la plupart du temps rencontré des enfants qui accompagnent leur père ou leur mère au cours d'une longue maladie et qui y engloutissent bien souvent tous leurs jours de congé, toutes leurs RTT voire davantage, et se trouvent, au moment du décès, fort démunis.
Dans d'autres circonstances, il s'agit de parents pour lesquels on a effectué des déplacements et qui sont domiciliés, par exemple, dans le Pas-de-Calais alors qu'eux-mêmes habitent Bayonne.
Accorder trois jours de congés dans les deux cas ne me paraît pas déraisonnable.
Cet amendement repose sur une raison plus fondamentale : comment établir une hiérarchie entre la perte d'un conjoint et celle d'un père ou d'une mère ? C'est pour ma part impossible. Je pourrais argumenter en rappelant que l'on a pu avoir plusieurs conjoints, alors qu'on n'aura jamais qu'un seul père et une seule mère. Mais là n'est pas l'essentiel.
En chacun de nous, nous pouvons aimer notre épouse ou notre époux ; nous pouvons aimer tout autant et différemment nos parents mais nous serions incapables, tous autant que nous sommes, d'affirmer qu'un cas est plus dramatique que l'autre.