… nous avons, nous, la constance de lui répéter qu'il ne prend pas le problème par le bon bout !
Les EPIDE, pourquoi pas ? C'est une structure qui fonctionne ; c'est une solution. Mais comme nous l'avons dit, ce qui fonctionne dans l'EPIDE, ce n'est pas exclusivement ou principalement l'encadrement militaire. Nous sommes allés sur place et, comme tous mes collègues, j'y ai vu des jeunes qui avaient le sentiment de se voir donner une nouvelle chance et qui avaient envie de s'investir pour réussir leur formation à l'EPIDE. Mais cela tient-il à l'encadrement militaire ? Est-ce parce qu'ils sont obligés d'être là ? Non, puisqu'ils sont volontaires.
Par ailleurs, lorsque vous rappelez les bons résultats à la sortie de l'EPIDE, vous oubliez de signaler qu'un pourcentage non négligeable de ceux qui y sont entrés abandonne en cours de route. Ceux qui sortent de l'EPIDE dans de bonnes conditions peuvent avoir terminé leur formation et trouver un travail ; mais beaucoup ne supportent pas la discipline ni la manière dont ils y sont encadrés. Tant et si bien que vous obligez quelqu'un à y rester alors que cette façon de fonctionner ne convient pas à sa personnalité, vous risquez, d'avoir des jeunes qui non seulement ne se comporteront pas bien dans l'EPIDE, mais qui peuvent aussi gâcher la promotion de ceux pour qui cette solution est adaptée.
Quand nous avons visité l'EPIDE de Val-de-Reuil, nous y avons vu des classes de six gamins, qui pouvaient voir une psychologue en cas de difficulté. Du lundi matin au vendredi soir, ils avaient quelqu'un avec qui parler sitôt qu'ils avaient un problème. Et on les aide à bâtir un projet professionnel. Si vous faites la même chose dans un internat lambda, les résultats seront infiniment meilleurs. Car ce dont ont besoin la plupart des jeunes…