Monsieur le Premier ministre, le pouvoir d'achat est une préoccupation majeure des Français, toujours citée en deuxième ou troisième position dans les enquêtes d'opinion. Nicolas Sarkozy, certes médaillé d'or des promesses non tenues (Protestations sur les bancs du groupe UMP), s'en était fait le soi-disant ardent défenseur. Souvenez-vous du slogan « le président du pouvoir d'achat ».
Pourtant, sans reconnaître l'échec de votre politique dans ce domaine, vous avez annoncé il y a quelques jours un deuxième plan de rigueur. La hausse de la TVA et la désindexation des prestations sociales vont bien diminuer, injustement, le pouvoir d'achat des classes moyennes et des plus modestes. Dans ce plan de rigueur, rien sur la maîtrise des loyers du marché locatif privé, qui flambent, rien sur l'augmentation du SMlC, rien sur le coût sans cesse croissant des dépenses d'énergie : quelle injustice et quelle absence de courage politique ! (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Le courage aurait été plutôt d'annuler la baisse de l'impôt sur la fortune et de rétablir les droits de succession sur les grandes fortunes. Le courage aurait été aussi de taxer les transactions financières pour mettre à contribution le système financier, qui est largement responsable de la crise. Rien de tout cela !
Qu'en est-il de la promesse d'augmenter le pouvoir d'achat des Français ? Les Français n'ont rien vu venir. Bien au contraire, vous leur rendez la vie quotidienne toujours plus difficile.
Monsieur le Premier ministre, du fameux slogan de 2007, « le président de l'augmentation du pouvoir d'achat», on est maintenant passé à l'augmentation du pouvoir d'achat du seul Président de la République et de ses amis du Fouquet's. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Les Français apprécieront. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)