Aucun argument, qu'il s'agisse de la crise économique et financière ou de la situation des finances publiques, n'est acceptable et ne légitime les leurres du Gouvernement en la matière, quand on sait qu'un jeune sur cinq est en situation de pauvreté constatée.
Les rapports des associations sont de bons indicateurs de la situation des jeunes, dont les droits sont quotidiennement bafoués : qu'il s'agisse de leur droit à la formation, alors que toujours plus de jeunes doivent prendre des jobs étudiants lourds au détriment de leurs études ; de leur droit à l'emploi, et donc à des ressources décentes, quand les chiffres du Secours catholique font état de 40 % de jeunes au chômage et que le RSA « jeunes » ne concerne fin 2010 que 5 000 jeunes ; de leur droit à la santé, alors que 15 % des étudiants renoncent à des soins et à une nourriture équilibrée pour des raisons financières ; ou qu'il s'agisse enfin de leur droit au logement, la situation à cet égard étant caractérisée par le pourcentage accablant de 36 % de jeunes occupant un logement indécent ou d'étudiants obligés, pour des raisons financières, de retourner vivre chez leurs parents eux-mêmes en difficulté.
Ces constats alarmants sont indignes de notre société et porteurs de désespérance pour toute une génération. La jeunesse est l'avenir de la France, mais l'avenir de la jeunesse devient la honte de la France ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à ouvrir une parenthèse dans la rigueur pour un investissement d'avenir, celui de la jeunesse ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)