De neuf cents personnes au début, nous en sommes arrivés aujourd'hui à trois mille. C'est à partir de la fin de 2008 que nous avons mis en place ces ateliers centrés sur des thèmes précis, permettant une évaluation solide – ce qui n'était pas le cas auparavant lorsque nous travaillions sur des sujets tels que le bien-être ou le sommeil.
Les résultats que nous avons obtenus sont très intéressants et sont bien entendu à votre disposition : la consommation de médicaments diminue – inhibiteurs de la pompe à protons, antalgiques, psychotropes – de même que le nombre d'arrêts de travail et les recours au médecin généraliste. Les dépenses d'hospitalisation, quant à elles, n'augmentent pas. Notre objectif n'est certes pas de diminuer les soins, mais bien d'éviter le développement des affections chroniques ou de faire en sorte qu'elles ne prennent pas rapidement un tour aigu. Nous continuerons ce travail afin de disposer de longues séries pour démontrer que ces résultats sont probants mais, d'ores et déjà, nous avons constaté que la consommation de certains médicaments pouvait être divisée par quatre en un mois. L'Organisation mondiale de la santé l'a montré : la santé dépend des soins à hauteur de 15 % seulement, le reste étant fonction du comportement, ou de l'hygiène de vie. Nous nous doutions que l'impact de notre action serait important mais pas à un tel point.
S'agissant du difficile problème des affections de longue durée – outre le protocole de soins entre le médecin traitant et le médecin-conseil –, les ateliers de « Santé Active » pourraient faire partie d'un parcours obligé.
M. Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés, m'a demandé de généraliser ce travail pour l'étendre à l'ensemble de notre territoire. Nous commençons donc par celui de Versailles, caisse très importante et au fort potentiel, puis nous continuerons avec celui de Bobigny et de dix autres caisses primaires – nous avons d'ailleurs lancé un appel à candidatures auquel quarante collègues ont répondu. En 2013, l'extension devrait être envisagée.
Pour assurer des résultats durables, nous nous apprêtons à lancer un appel d'offres pour l'acquisition d'un logiciel de suivi des comportements – un assistant virtuel, en quelque sorte – que l'on pourra donner aux personnes qui ont suivi les ateliers ou à celles qui, pour une raison ou pour une autre, ne peuvent pas les suivre. Il est d'ailleurs notable, à ce propos, que le public en situation précaire se prête plus volontiers à ce type d'actions quand elles passent par internet.
Je suis convaincu que le programme « Santé Active » est de nature à procurer une plus grande légitimité à l'assurance-maladie, dans la mesure où il lui permettra de mener une réelle action de prévention sanitaire.