Le concept de « Santé Active », marque déposée, diffère de celui de l'assurance-maladie en ceci qu'il vise à responsabiliser l'assuré social au lieu d'encourager une certaine forme de passivité, à lui apprendre à gérer son capital santé et, enfin, à maîtriser les coûts, étant entendu que les affections de longue durée représentent les deux tiers des dépenses et comptent pour les neuf-dixièmes dans l'évolution de celles-ci. Ce programme vise à agir sur ces déterminants de la santé que sont l'hygiène de vie, les comportements et l'environnement grâce à un certain nombre d'outils : magazines, rendez-vous, forums dont les débats sont contradictoires et publics – ils ont attiré 12 000 personnes –, ateliers de cuisine, etc. J'ai également fait ouvrir au coeur du Mans, place de la République, un espace fréquenté par 15 000 personnes chaque année. À travers cette opération d'affichage, l'objectif était que les assurés perçoivent le changement de paradigme en cours et se disent : « J'ai des droits, certes, mais j'ai aussi des obligations ». Nous sommes tous coresponsables de l'assurance maladie !
Nous avons également ouvert des ateliers d'accompagnement en direction des assurés sur des thèmes importants générateurs de dépenses, avec pour objectif de développer la prévention primaire auprès d'une frange de la population un peu oubliée : celle qui n'est ni en situation de précarité ni en affection de longue durée, qui cotise mais se demande ce qui est fait pour éviter son basculement, un jour, en affection de longue durée. Trois thèmes ont été retenus : la santé du dos, car nombre d'arrêts de travail sont dus à des lombalgies chroniques, la santé du coeur – les affections cardio-vasculaires sont très répandues – et, enfin, la nutrition et les activités physiques, la plupart des affections chroniques étant dues à une mauvaise alimentation et au manque d'activités physiques ; nous avons également réalisé avec des diététiciens des bilans « Nutrition Active » gratuits et nous avons ouvert une ligne téléphonique « Nutrition Active » qui délivre des renseignements.
Afin de mener à bien ce projet, il nous a semblé important de suivre les comportements sanitaires et la consommation alimentaire des individus. C'est ce que nous faisons au sein du club « Santé Active » - avec l'autorisation de la Commission nationale de l'informatique et des libertés –, dont les adhérents, qui sont des assurés « privilégiés », reçoivent un relevé de leur consommation de soins une fois par an. Les données sont ensuite transmises au département de mathématiques de l'université du Maine afin d'évaluer scientifiquement les résultats obtenus, par comparaison avec ceux d'un groupe témoin.