Pour évaluer ce que peut faire un praticien ou un groupe de professionnels de santé en matière de prévention, nous ne sommes pas totalement démunis. On pourrait en particulier étudier les exemples étrangers, en particulier anglais, mais plus encore écossais ou gallois. Il existe aussi des travaux sur ce qu'on peut attendre des programmes d'éducation thérapeutique du patient, ce qui a conduit à prévoir leur formalisation dans la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires. De nombreux médecins pratiquaient déjà cette éducation thérapeutique. Bien encadrés, ces programmes produisent de bons résultats. Il faudrait cependant un dispositif national, que nous pourrions relayer au niveau régional.
Promouvoir la prévention passe également par des programmes pluriannuels et par le développement de méthodologies complexes pour parvenir à ce que les Anglo-saxons nomment « la santé publique fondée sur les preuves ». Je regrette qu'en France il existe peu d'instances pour développer ces méthodologies et pour évaluer les actions stratégiques. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé serait, je pense, en mesure de nous apporter des éléments bibliographiques et de nous aider à négocier avec les opérateurs. Ceux-ci ne manquent pas de bonne volonté et seraient prêts à s'engager dans des programmes, mais à condition que nous leur fournissions les éléments nécessaires. Le projet d'intervention auprès des collégiens centrée sur l'activité physique et la sédentarité (ICAPS), développé récemment par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, offre un exemple, certes rare, de ce qui serait réalisable.