Je ne répondrai pas au nom de la fédération nationale, n'ayant pas été mandatée pour le faire aujourd'hui, mais pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Chaque région a son histoire, et je pense que la restructuration du réseau peut être différente d'une région à l'autre. Dans la nôtre, nous disposons de six comités départementaux d'éducation pour la santé – un par département – et d'un comité régional d'éducation pour la santé. Depuis fort longtemps, chacun a été correctement identifié sur son territoire respectif, reconnu et soutenu politiquement, tant par les services de l'État – que ce soit la direction régionale des affaires sanitaires et sociales ou le groupement régional de santé publique puis, aujourd'hui par l'agence régionale de santé – que par les collectivités territoriales. Il est important de le préciser : si nous avons un comité départemental d'éducation pour la santé par département aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont le soutien de leur conseil général et des principales collectivités.
Notre organisation au niveau régional est la suivante.
Le comité régional d'éducation pour la santé est un centre de ressources qui assure de nombreuses missions de coordination au niveau régional et qui anime le réseau des comités départementaux d'éducation pour la santé. Nous travaillons dans la complémentarité de manière à éviter toute redondance et pour que le comité régional d'éducation pour la santé apporte une plus-value à l'action des comités départementaux d'éducation pour la santé. Au niveau départemental, ces derniers sont moteurs et assurent également des interventions de terrain, ce que nous ne faisons pas au niveau du comité régional d'éducation pour la santé.
La dynamique de réseau nous permet de concevoir et de réaliser des actions d'éducation pour la santé concertées sur l'ensemble de la région. Elles sont lancées par le comité régional d'éducation pour la santé, puis déclinées localement par les comités départementaux d'éducation pour la santé dont les équipes sont auparavant formées collectivement, et enfin évaluées au niveau du comité régional d'éducation pour la santé. Il me semble que cette organisation est très intéressante car elle nous permet de professionnaliser des équipes et de conduire des actions sur l'ensemble de la région.
Avec l'agence régionale de santé et avec le conseil régional, nous avons signé plusieurs conventions pluriannuelles, notamment dans le cadre du contrat de projets État-région. Actuellement, l'agence régionale de santé nous propose une convention pluriannuelle dans le cadre du nouveau schéma régional de prévention.
Quant à l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, il finance depuis cette année des pôles régionaux de compétence en éducation pour la santé, qui ont effectivement pour vocation de coordonner les acteurs, de les professionnaliser et d'impulser une évolution de l'éducation pour la santé. Dans notre région, ce pôle est porté par le comité régional d'éducation pour la santé de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en partenariat avec les comités départementaux d'éducation pour la santé. Il s'agit de coordonner d'abord le réseau lui-même, de mettre en oeuvre des actions collectives et partagées, de professionnaliser les autres acteurs grâce à des formations – nous organisons chaque année 85 sessions qui permettent de former cinq cents personnes –, de développer une culture commune et, enfin, de permettre des échanges avec nos principaux partenaires têtes de réseau – Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, Centre régional d'information et de prévention du sida, etc. –, avec lesquels nous avons régulièrement des réunions techniques pour harmoniser nos pratiques.
Voilà pour l'expérience de la Provence-Alpes-Côte d'Azur. Celle des autres régions peut effectivement être différente.
Enfin, depuis 2002-2003, nous disposons d'une Fédération nationale des comités régionaux d'éducation pour la santé. Elle est installée dans les mêmes locaux que l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, qui lui verse une subvention. Cela permet une mobilisation nationale de l'ensemble de notre réseau.