Je ne le dis pas pour vous, monsieur le rapporteur. C'est une réflexion générale car de tels propos sont bel et bien tenus, notamment à Bruxelles, au nom du libre commerce. Est-ce à dire que le libre commerce suppose que les produits ne doivent pas être normalisés et reconnaissables par le consommateur ?
Par ailleurs, dans cet hémicycle, nous avons longuement débattu du Grenelle de l'environnement. J'avais cru comprendre que le bilan carbone voulait dire quelque chose. Il faudra bien qu'un jour, il soit appliqué aux produits alimentaires. Mettre du poulet de Malaisie dans des pizzas produites en Bretagne pour être vendues à Paris est quand même un peu curieux ! Peut-on considérer qu'un tel circuit respecte les principes que nous-mêmes nous nous sommes fixés ? Si nous avons passé tant de séances à échanger des arguments sur lesquels nous étions du reste plutôt d'accord – la loi Grenelle I a été adoptée à la quasi-unanimité –, ce n'était pas simplement pour le plaisir de travailler la nuit mais parce que nous avions envie de changer les choses. Malheureusement, ces principes ne se traduisent pas concrètement, en particulier pour les produits alimentaires, domaine où cette évolution devrait pourtant se faire en priorité.
Enfin, j'en viens au débat européen. On nous oppose certains arguments mais il faudrait vérifier qu'on les oppose à d'autres pays. En ce qui concerne les étiquetages, les Allemands sont très en avance sur nous.