Nous sommes dans une situation paradoxale : la majorité UMP doit finalement se dire qu'il est dommage qu'il y ait des électeurs ! S'il n'y avait pas eu d'élections, et l'obligation corollaire de tout essayer pour ne pas les perdre, l'UMP ne se serait pas précipitée pour déposer une proposition de loi prévoyant l'interdiction de la poursuite de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste et l'abrogation des permis déjà attribués.
Mais, une fois cette proposition de loi déposée et inscrite en urgence à l'ordre du jour de l'Assemblée, il fallait bien que l'UMP et le Gouvernement trouvent comment la gérer. Et puis, les cantonales passées, restent les sénatoriales, et les échéances de 2012.
Beaucoup de nos compatriotes ne veulent pas de cette exploitation des gaz de schiste, parce qu'ils sont très conscients des dégâts environnementaux qui vont en résulter. Des manifestations très importantes ont eu lieu : 20 000 personnes se sont réunies à Villeneuve-de-Berg, en Ardèche, en février, des manifestations très importantes ont eu lieu partout en France le 16 avril, et des élus, y compris des élus UMP, ont participé au rassemblement de Meaux, en Seine-et-Marne.
Tous ces électeurs s'opposent à l'exploitation des gaz de schiste. L'UMP est donc obligée de faire un pas de deux pour trouver une solution : un article 1er qui interdit, un article 4 qui autorise ! À force de tant de paradoxes, personne ne va croire ce que vous allez voter.