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Intervention de Michel Vaxès

Réunion du 21 juin 2011 à 15h00
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

Comment comprendre qu'après plusieurs années de légitimes dérogations autorisant dans les faits des recherches interdites dans la lettre, se perpétue longtemps encore ce qui est devenu, sept ans après la loi de 2004 et le travail sérieux de l'Agence de la biomédecine, une hypocrisie ?

Permettez-moi de rappeler les quatre exigences que le Sénat avait posées pour créer les conditions du passage au régime d'autorisation : premièrement, la limitation de la recherche aux embryons conçus dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation, qui ne font plus l'objet d'un projet parental et qui seront, de toute manière, destinés à être détruits ; deuxièmement, l'interdiction de la création d'embryons aux seules fins de recherche ; troisièmement, le recueil du consentement exprès des parents, ; quatrièmement, la recherche menée dans un but exclusivement médical.

Dès lors, il ne s'agissait pas, comme vous avez pu injustement le faire valoir, d'un glissement éthique ou d'une extension incontrôlée des possibles, mais bien de mettre fin à un régime d'interdiction qui n'a aujourd'hui plus aucun sens. Pas plus que n'a de sens le revirement de certains sénateurs en CMP, ce qui donne encore plus de relief aux interventions courageuses du rapporteur du Sénat.

Pourquoi vous y êtes-vous opposés ? Fondamentalement pour une seule raison : la confusion persistante que vous entretenez entre « vie » et « vie humaine ».

Vous refusez d'admettre que l'humain est d'une autre essence que le biologique, que l'humanité est une réalité historico-sociale. Vous peinez à vous dégager plus nettement de l'homo sapiens sapiens, vous refusez d'admettre que l'homme est le monde de l'homme. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) J'ai fait mes choix philosophiques ! Votre cécité à ce sujet nourrit votre incapacité à changer le monde en changeant l'homme pour un devenir plus humain. Pour ces raisons, vous pataugez dans de redoutables contradictions. Leur illustration la plus éclairante s'est manifestée dans votre rejet d'un amendement, issu pourtant de vos propres bancs, peut-être trop humain pour que certains d'entre vous y soient sensibles : celui de la possibilité, dans des conditions très particulières et très encadrées, du transfert post mortem.

Pour ce qui nous concerne, fidèles à nos principes éthiques, nous ne contraignons aucun des membres de notre groupe à un vote qui heurterait sa conscience. Chacun de nous se déterminera comme il l'entend.

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