Personne ne peut affirmer si le compteur de la vie est revenu au véritable zéro après la reprogrammation d'une cellule adulte en cellule embryonnaire. C'est précisément par des recherches comparatives qu'il aurait été possible de répondre à ces questions.
Mais la nécessité de ces recherches s'impose également pour comprendre le processus de la fécondation grâce au mécanisme d'adhérence, de pénétration des spermatozoïdes, mais aussi dans les études de réussite de conservation des oeufs ou des embryons.
Je veux réaffirmer avec force qu'une cellule souche embryonnaire n'est pas un embryon et qu'il n'y a aucune objection, au nom de l'éthique, à refuser à des chercheurs de travailler sur des cellules destinées à être éliminées.
Je voudrais également réaffirmer qu'une recherche sur une cellule souche embryonnaire ne détruit pas obligatoirement l'embryon, car chacun sait que lorsque l'oeuf est au niveau de huit cellules, on peut en prélever une, par exemple, pour faire un diagnostic préimplantatoire et que les cellules restantes vont pouvoir se développer sans qu'il y ait d'atteinte à l'intégrité de l'embryon.
Ce débat a été d'une grande confusion, car des positions idéologiques préconçues n'ont pas permis d'aborder sereinement la question de l'autorisation de la recherche à mon sens nécessaire sur les cellules souches embryonnaires.
Cette confusion a entraîné un texte d'une grande instabilité juridique et je crains que certains chercheurs aillent mener leurs recherches ailleurs qu'en France, que des controverses se développent et que l'avance que nous avions dans les domaines de l'innovation thérapeutique ne soit perdue.