Notre politique n'est pas non plus le statu quo : nous menons une politique de l'interrogation et du cheminement. Certains dispositifs marquent des avancées sur le plan scientifique comme sur le plan humain, car je ne crois pas qu'il y ait d'avancées, sur le plan scientifique qui fasse régresser l'humain.
Je veux bien qu'on reprenne, une fois encore, le débat sur l'interdiction et l'autorisation, mais il suffit de relire la loi et les actes des états généraux de la bioéthique : nous posons d'abord le principe de l'interdiction, car on ne doit pas faire d'essais d'homme sur l'embryon destiné à naître. Mais nous précisons ensuite que la recherche sur l'embryon est autorisée dans des circonstances déterminées. Ainsi, comme le souhaitaient les états généraux de la bioéthique, nous combinons une interdiction de principe pour les essais sur l'enfant destiné à naître, et une autorisation encadrée pour les recherches sur les embryons surnuméraires.
Je vous ai senti très seul en ce qui concerne la levée de l'anonymat du don de gamètes. Il n'y a eu, en la matière, ni recul du Gouvernement ni pression de la majorité : c'est l'hémicycle dans son ensemble qui a fait pression. Je rappelle que, en commission spéciale, une seule voix a été favorable à la levée de l'anonymat. La question est donc un peu plus consensuelle que vous n'avez bien voulu le dire. Je sais que, être seul, cela ne vous gêne pas : en l'occurrence, vous ne l'étiez pas complètement, mais vous l'avez été bien davantage lorsque vous avez prôné la gestation pour autrui.