Monsieur le ministre de l'agriculture, vous et le Président de la République avez annoncé, à grand renfort de publicité, des mesures pour les éleveurs victimes de la sécheresse : « la tonne de fourrage à 25 euros », avez-vous même dit.
Les éleveurs vous ont cru, monsieur le ministre. Mais aujourd'hui, député d'un département agricole, je peux témoigner de leur souffrance et de leur amertume.
En Mayenne, la tonne de fourrage arrive à 95 euros, car il faut ajouter au prix de vente celui de la logistique et du transport. À ce prix-là, les agriculteurs n'ont d'autre choix que d'abattre leurs animaux. On est loin, très loin, des 25 euros annoncés.
Monsieur le ministre, il ne suffit pas d'accompagner la crise. Il faut la stopper, de toute urgence. Nous vous faisons pour cela trois propositions.
Pour commencer, il faut interdire dans tous les départements le broyage de la paille pour nourrir les animaux ; ensuite, il faut réquisitionner du fourrage pour le revendre à un prix juste aux éleveurs ; enfin, il faut réorienter vers l'alimentation du bétail une partie des céréales destinées au bioéthanol.
Les éleveurs appellent au secours, monsieur le ministre. Ils attendent une aide directe : quand le gouvernement est capable de trouver 2 milliards d'euros pour alléger l'impôt sur la fortune, que faites-vous pour nos éleveurs ? Tous les éleveurs de France attendent votre réponse. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)