C'est ce que vous avez fait, monsieur Boucheron. Je n'ai pas dit le contraire.
Je voudrais tout d'abord rendre hommage aux soldats français morts en opération en Afghanistan. (Applaudissements sur tous les bancs.) Je salue leur courage, je partage la souffrance de leurs familles. J'ai eu, hélas, l'occasion de devoir expliquer à plusieurs d'entre elles pourquoi nous étions là-bas. Je n'y reviendrai pas. Vous le savez très bien, monsieur le député. Je voudrais simplement revenir sur notre stratégie, qui repose sur deux piliers.
D'abord, une montée en puissance des forces afghanes, pour qu'elles soient en mesure d'assurer la sécurité de leur pays, donc de permettre un retrait progressif et ordonné des troupes françaises.
Deuxièmement, une solution politique, qui permette la réconciliation nationale en Afghanistan.
Cette stratégie commence à donner des résultats. Le transfert de responsabilités a déjà commencé dans trois provinces. Sur les deux zones que nous avons sous notre responsabilité, au moins une, celle de Surobi, devrait être transférée aux autorités afghanes cette année.
Nous pensons par ailleurs que les conditions se mettent progressivement en place pour un processus de réconciliation inter-afghan. La mort de Ben Laden pourrait inciter les talibans à couper les liens avec le terrorisme international. C'est la décision prise par les Nations unies : distinguer les talibans afghans des terroristes d'Al-Qaida.
Certes, il y a encore des difficultés. Je ne les énumérerai pas. Certaines zones, en particulier, ne sont pas encore entièrement sécurisées. C'est face à cette situation, devant les succès remportés dans la mise en oeuvre d'une stratégie courageuse et cohérente, que nous étudions les options de l'évolution de notre dispositif militaire.
Vous avez commencé par dire : « Il faut partir maintenant. » Vous avez dit ensuite : « Il faut commencer à partir. » Il y a là une grande différence. Nous allons continuer à travailler avec nos alliés américains pour que la coalition adapte sa stratégie aux réalités nouvelles. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)