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Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Débat sur les conclusions du sommet européen du 26 octobre et du g20 des 3 et 4 novembre 2011 — Questions

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Monsieur le ministre, après la grave crise financière, qui a touché le monde il y a maintenant trois ans et l'endettement public qui en a résulté, l'opinion des instances de l'Union est que pour endiguer les assauts de la finance, la rigueur budgétaire et la limitation salariale sont des voies inéluctables et les seules empruntables.

L'idée paraît simple : si un pays se soumet à une discipline budgétaire, les taux d'intérêt redeviendront supportables et l'accès à un crédit moins cher sera alors possible. Hélas ! Ce n'est pas la réalité. Selon cette conception, les marchés commandent aujourd'hui aux États, car les acheteurs d'obligations sont les meilleurs juges des plans d'austérité appliqués par les gouvernements. À bien y regarder, l'application de taux plus doux ne repose, en l'état, que sur la confiance que manifestent ces marchés sur les promesses, car les réformes ne porteront leurs effets que longtemps après. L'effet paradoxal est que les dettes viennent à échéance avant les réformes, ce qui renforce encore la demande des marchés de mesures plus dures vis-à-vis des États. Depuis deux ans, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Irlande, l'Italie appliquent des politiques d'austérité. Le gouvernement français a décidé d'un nouveau tour de vis, qui va toucher les familles les plus modestes, notamment au travers de l'augmentation de la TVA et du gel de plusieurs prestations sociales. Il prévoit aussi le report de l'âge de la retraite pour ceux ayant déjà suffisamment cotisé.

Un nombre croissant d'économistes considèrent, aujourd'hui, que la rigueur va se retourner contre la croissance et dans certains cas contre le redressement des comptes publics, du fait de sa généralisation au même moment à l'ensemble des pays de la zone euro, déjà affectés par le ralentissement économique mondial.

De plus, quand il y a récession, le taux de chômage augmente. Il est déjà de 10,2 % dans la zone euro et, pour certains pays, on a constaté une envolée, au cours des derniers mois, de 17 %, voire de 22 %.

Certains économistes pourtant proches des milieux d'affaires parlent de défaitisme des gouvernements et comparent les politiques à celles qui ont conduit à la crise de 1929.

Monsieur le ministre, devant cet échec de mesures déjà prises dans la plupart des États, ne pensez-vous pas que la seule vraie règle d'or serait celle de ne pas contrarier la croissance à laquelle les mesures actuelles s'opposent ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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