Au G20 de Cannes, l'Union européenne a offert au monde entier le désolant spectacle de sa cacophonie, de son impuissance à résoudre ses propres problèmes, de son incapacité à peser sur le G20 pour obtenir enfin des décisions qui mettent le monde à l'abri des crises financières.
Depuis deux ans, les dirigeants européens essaient sans succès de maîtriser l'incendie, mais parce qu'ils interviennent toujours trop peu et trop tard, sitôt un foyer éteint, le feu reprend quelque temps après. Il suffit de regarder l'évolution du Fonds européen de stabilité financière pour s'en convaincre. Créé il y a deux ans, il a été modifié trois fois sans jamais atteindre la masse critique nécessaire pour dissuader la spéculation. Le Conseil européen du 26 octobre n'a rien résolu, pas plus que les dix-huit précédents sommets européens depuis mai 2009. Il n'a fait que repousser des décisions courageuses. De surcroît, l'Allemagne a imposé ses vues, et M. Sarkozy s'est soumis.
Les remèdes sont pourtant connus : porter à au moins deux milliards d'euros la capacité du Fonds européen de stabilité financière plutôt que de quémander, d'ailleurs sans succès, l'aide de la Chine, comme l'a fait M. Sarkozy. Autre remède : émettre des euro-obligations, pour réduire le coût de la dette et soutenir la croissance, au lieu d'additionner les plans d'austérité qui vont enfoncer l'Europe dans la récession. Il faut également taxer suffisamment les transactions financières, harmoniser les budgets nationaux et la fiscalité et coordonner les politiques macroéconomiques nationales.
Monsieur le ministre, il est temps que le Président de la République et le Gouvernement que vous représentez acceptent, comme en Allemagne, un vrai débat au Parlement ; et que ce débat porte sur nos propositions,…