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Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 25 octobre 2011 à 9h00
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des affaires économiques, commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Monsieur le ministre, alors que nous examinons le dernier budget de l'agriculture de la législature, je voudrais vous dire, au nom du groupe socialiste, combien nous avons apprécié votre travail, votre engagement, votre sincérité et votre écoute. Cela étant, nous n'avons pas partagé vos orientations en matière de politique agricole.

Au cours des dix dernières années, notre pays a perdu 26 % de ses exploitations agricoles. L'INRA (Institut national de la recherche agronomique) prévoit que l'hémorragie sera pire encore : en 2020, il ne restera selon elle que 260 000 exploitations agricoles contre 326 000 aujourd'hui. La politique menée depuis dix ans ne va donc pas dans le bon sens. Elle pousse à la concentration des exploitations, à la destruction des emplois sur nos territoires et à l'affaiblissement de l'agriculture française puisque nous sommes passés du premier au troisième rang des pays exportateurs.

Certes, ce n'est pas directement de votre responsabilité, mais au cours de ces dernières années, la France a entériné la fin définitive des quotas laitiers. Elle a voté la disparition de la réglementation des droits de plantation en matière viticole – votre prédécesseur, Michel Barnier, a signé au nom de la France.

En matière laitière, nous voulons nous faire l'écho des producteurs qui se savent condamnés pour une grande part. Là encore, les chiffres de l'INRA sont édifiants : on passerait de 90 000 à 40 000 exploitations laitières en quelques années. Je peux même affirmer sans caricaturer que le Sud est condamné. C'est inacceptable.

De la même façon, la déréglementation des droits de plantation en matière viticole entraînera des catastrophes dans peu de temps.

Un mot sur l'absurdité du dossier de la tabaculture : chaque fois que nous augmentons le prix des cigarettes, quelques centaines de millions vont dans les caisses de l'État, une centaine dans les poches des industriels, quelques dizaines de millions dans celles des distributeurs, mais il n'y a rien pour les producteurs. L'Europe, qui ne produit aujourd'hui que 25 % du tabac qu'elle consomme, devra importer 100 % de sa consommation demain. Il ne nous restera que les fumeurs et les chômeurs.

Depuis cinq ans, l'enseignement agricole a été extrêmement maltraité.

Vous avez placé le budget sous le signe de la diminution du coût du travail, mais cette mesure est-elle euro-compatible ? Non, aviez-vous répondu à nos collègues du Nouveau Centre.

Enfin, je regrette que, pendant ces cinq ans, nous n'ayons pas pu appliquer la loi que nous avions votée à l'unanimité en 2002. Elle consistait à créer un régime complémentaire obligatoire de retraite pour les agriculteurs, et à porter à 75 % du SMIC la retraite des chefs d'exploitation. La MSA nous a indiqué que nous n'en étions qu'à 71 %.

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