Tout simplement que ce gouvernement, aveuglé par son dogmatisme ultra-libéral, a paupérisé les outre-mer ; il les a mis à genoux.
Vous semblez vouloir afficher de l'optimisme, madame la ministre ; c'est de bonne guerre. Mais les faits plaident en votre défaveur. En Guadeloupe, par exemple, entre 2007 et 2011, les effets dévastateurs de la RGPP, combinés à la mise en oeuvre de la carte scolaire, ont fait passer le taux d'échec scolaire de 25 % à 32 %.
Dans le même temps, la LODEOM n'a pas été le levier de croissance tant espéré. Le nombre de défaillances d'entreprises a progressé et le taux de chômage gagné 2,5 points, passant de 22,5 % à 25 %. Quant aux jeunes, plus de 55 % d'entre eux sont au chômage, ce qui est inacceptable car nous avons le taux le plus important d'Europe. En matière de taux de criminalité, celui de la Guadeloupe en fait la région la plus violente de France, faute de moyens pour la police et la justice – mais l'administration pénitentiaire n'est pas mieux traitée. À cet égard, je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer du congrès sur les phénomènes de violence dont mon collègue vient de parler : la collectivité a proposé d'offrir deux véhicules à la police nationale, tant celle-ci est mal dotée.
L'endettement des ménages a progressé de plus de 40 % sur la période. En Guadeloupe, un ménage sur huit vit au-dessous du seuil de pauvreté. L'indice des prix à la consommation – cela devrait attirer particulièrement votre attention – connaît un pic aussi important que celui enregistré avant le mouvement de janvier 2009.
L'orientation du financement du logement social crée une situation de tension au niveau de la demande car les opérations de résorption de l'habitat insalubre ne reçoivent plus de financements – je suis bien placée pour vous le dire.
Le Premier ministre avait annoncé en 2007 qu'il fallait changer le regard de la France sur les outre-mer. Il l'a tellement changé qu'il a créé un précédent en fixant le curseur sur les limites à ne plus atteindre en matière de conduite de politiques publiques dédiées à l'outre-mer.