Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le vote du budget est un acte politique d'importance pour les élus que nous sommes car nous portons les espoirs légitimes de nos compatriotes face à cette crise sans précédent, aussi brutale par ses effets que porteuse d'anxiété.
Pour l'outre-mer, où les handicaps structurels rendent nos territoires extrêmement vulnérables face aux effets de cette crise, vous nous proposez d'examiner un budget frappé de caducité en raison d'objectifs de croissance trop optimistes. Or, madame la ministre, votre gouvernement le sait pertinemment ; vous le faites en toute connaissance de cause : la mise en oeuvre des mesures du nouveau plan d'austérité annoncé hier et le risque avéré de récession prévu au premier trimestre 2012 entraîneront de manière mécanique un nouveau coup de machette, comme on dit chez nous. Est-ce donc là la traduction du nouveau pacte de confiance voulu entre la France et ses outre-mer à l'occasion de l'année qui leur est justement dédiée ?
Mes chers collègues, vous comprendrez que, par décence envers mes compatriotes d'outre-mer, qui participent de manière significative à l'effort national de maîtrise budgétaire, je me refuse cette année encore à commenter le volume budgétaire de cette mission.
Cependant, il y a des symboles qui rendent difficile de justifier certaines postures. Je pense notamment à la diminution des crédits des programmes « Conditions de vie en outre-mer » et « Emploi outre-mer ». La suppression de 5 millions de crédits pour le service militaire adapté au titre de la rationalisation de son fonctionnement nous laisse perplexe. D'un autre côté, je constate, comme l'ont déjà fait plusieurs de mes collègues, que votre gouvernement continue à verser d'importants salaires à des commissaires au développement endogène dont on n'a pas vraiment vu l'action sur le terrain.
Que retiendra-t-on donc de ces cinq dernières années de politique gouvernementale en outre-mer ?