Dans le domaine de l'enseignement et de la formation professionnelle comme dans d'autres, c'est seulement depuis une dizaine d'années que notre territoire ressent le bénéfice des progrès réalisés. L'effort fait par l'État dans la mission « Outre-mer » pour l'action « 40 cadres », ou l'ouverture de l'armée et des formations professionnelles aux jeunes, est important. Mais cet effort doit encore s'intensifier, afin d'atteindre le même niveau que les autres territoires.
Par rapport à la moyenne de la population française, le territoire de Wallis-et-Futuna a le taux le plus élevé de jeunes engagés dans l'armée nationale, et paie ainsi un lourd tribut à la République. Favoriser le départ des jeunes qui quittent leurs îles pour aller se former et participer à la défense de nos valeurs est une très bonne chose. Mais l'État doit ensuite faciliter leur retour, en accordant plus de moyens pour assurer leur développement économique. Et pour permettre aux jeunes de rester dans le territoire, il faut leur donner plus de moyens. L'une des mesures envisageables pour nous permettre de retenir les jeunes serait de créer le SMA dans nos îles. Je souhaite, madame la ministre, que vous facilitiez la mise en place de ce service nécessaire pour le territoire.
Que dire des autres domaines signalés lors de votre visite ? La sécurité de la population est de la compétence de l'État, qui assure, comme vous le savez, la mise en place et le fonctionnement des sirènes contre les menaces de tsunami. L'aide aux pompiers représente également un besoin primordial et il convient de poursuivre l'effort pour améliorer leur équipement, qui reste insuffisant.
Dans le domaine de la justice, où l'État a enfin accepté d'assurer le rattrapage des remboursements non effectués depuis 2006, vous n'êtes pas sans savoir, madame la ministre, que j'ai toujours attiré l'attention du ministère de la justice sur l'état inacceptable de la prison du territoire. Des promesses ont été faites, qui restent sans suite à ce jour – et pour combien de temps encore, je me le demande.
Le désenclavement du territoire, surtout de l'île de Futuna, doit obligatoirement se faire par l'amélioration des équipements et des moyens de transport. Je sais que votre ministère est favorable à la réalisation du projet sur l'aéroport de Futuna, visant à le faire passer en catégorie 2. En permettant l'atterrissage d'avions plus grands, tel l'ATR 42, ce projet facilitera la création de nouvelles liaisons avec d'autres îles, comme Fidji. Il faut toutefois achever entièrement les travaux de l'aéroport et indemniser les riverains.
Comme pour Saint-Pierre-et-Miquelon, il est important qu'une desserte maritime de passagers soit mise en place entre Wallis et Futuna. De par son éloignement de la métropole et des autres collectivités, et à cause des tarifs élevés pratiqués par les compagnies aériennes, notre territoire a besoin d'un effort exceptionnel de l'État pour que soit assurée la continuité territoriale, notamment avec le passeport mobilité. Nous en avons besoin plus que les autres, avec l'ouverture aux collectivités de la zone Pacifique.
Enfin, avec plus de 4 000 habitants, l'île de Futuna doit bénéficier des mêmes avantages bancaires que le reste de la France.