Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, ce dernier budget de la mission « Outre-mer » de la treizième mandature ressemble fortement à tous ceux que nous avons connus depuis 2007. Il est toutefois marqué par la politique de rigueur voulue par le Gouvernement, qui réduit encore plus les moyens d'action prévus pour cette mission.
Madame la ministre, je souhaite attirer l'attention de votre ministère et du Gouvernement sur les problèmes spécifiques de la collectivité de Wallis-et-Futuna, des problèmes qui s'aggravent d'année en année, contrairement à ce que peuvent laisser croire les discours officiels.
Le programme 123 de l'action n° 4 prévoit une dotation de 25 millions d'euros pour le fonctionnement de l'agence de santé de Wallis-et-Futuna en 2012. C'est là un effort que l'on peut saluer, même si, par rapport à 2011, la dotation n'a progressé que de 1 %, soit 248 230 euros. Malgré une augmentation de la dotation de 29 % en six ans, le budget reste insuffisant et déficitaire en raison d'une augmentation importante du nombre de malades transférés vers la Nouvelle-Calédonie, l'Australie et même la métropole. C'est pourquoi j'ai proposé, à plusieurs reprises, une dotation de 31 millions d'euros correspondant à la prise en charge de la santé de tous les habitants du territoire, déterminée par comparaison avec la métropole.
Du fait de son éloignement et de son isolement, par rapport aux autres territoires ultramarins, le territoire des îles Wallis et Futuna a connu, pendant des années, l'exclusion et la non-application de certaines décisions du Gouvernement, surtout dans le domaine budgétaire. Aujourd'hui, notre territoire a du mal à rattraper son retard.
Madame la ministre, ce besoin de rattrapage se fait sentir dans de nombreux domaines, comme cela vous a été signalé lors de votre visite à Wallis en juillet dernier. À Futuna, vous avez constaté les conséquences du cyclone Tomas et les efforts faits par l'État et par la population pour y remédier. Mais les difficultés que nous connaissons ne sont pas uniquement dues au cyclone Tomas : elles proviennent également du séisme de 1993 et du cyclone Raja de 1986. Là encore, madame la ministre, Futuna a grand besoin de rattraper son retard, qu'il s'agisse de construction des écoles, d'amélioration du réseau routier et électrique, de son centre hospitalier ou de ses moyens de désenclavement.
Quand vous dites qu'il est « normal que l'outre-mer contribue à l'effort national », je peux vous répondre que de nombreux territoires ultramarins comme Wallis-et-Futuna ont toujours contribué à l'effort demandé par l'État. Leur imposer aujourd'hui des mesures de restriction double ou triple les efforts consentis depuis des années !