…tant les réponses que l'on apporte aux parlementaires que nous sommes traduisent le plus souvent une ignorance accablante des réalités ultramarines. C'est tout simplement méprisant ! Il est vrai que, nous, parlementaires de l'outre-mer, avons également une part de la responsabilité dans cette situation, car, contrairement à nos collègues parlementaires de la montagne, nous n'avons pas su suffisamment nous souder, tous bords confondus, et faire preuve de solidarité et de cohésion afin de gagner un véritable poids et de devenir une véritable force de proposition à l'Assemblée nationale comme au Sénat.
Néanmoins, la question essentielle qui se pose aujourd'hui est bien celle du rôle de l'administration ministérielle ou interministérielle chargée de l'outre-mer et de l'organisation qui doit en découler. Force est en effet de constater un décalage croissant entre, d'une part, l'organisation actuelle, dans laquelle le ministère de l'outre-mer est essentiellement conçu comme un relais, muni de moyens d'action limités, et, d'autre part, les besoins des outre-mer en matière d'accompagnement et de coordination de l'action de l'État, action qui est éclatée entre divers ministères et administrations dont les logiques ne sont pas toujours complémentaires. Ce n'est pas la première fois que je soulève cette question ici. Ne pourrait-on pas envisager un service interministériel dédié à l'outre-mer, qui serait dirigé par un politique, bien entendu, et qui dépendrait directement du Premier ministre, mais qui disposerait d'un réel pouvoir de coordination et d'arbitrage, ainsi que de relais désignés et spécialisés au sein des différents ministères ?
En conclusion, ce qui ressort clairement des cinq années de cette législature, c'est que le Gouvernement n'a pas été à la hauteur des espérances des outre-mer. Or, il me semble que les modalités actuelles de prise en charge des questions ultramarines au niveau ministériel n'y sont pas étrangères. Les propositions que j'ai émises aujourd'hui ont vocation à constituer une base de travail pour que nous puissions faire mieux, demain. Tel doit être le sens de l'évolution de l'accompagnement des outre-mer par l'État. Alors, si l'on ambitionne que la nouvelle relation entre la métropole et les outre-mer, souhaitée par tous, puisse un jour devenir une réalité concrète et non un simple concept, aussi sympathique soit-il, allons-y ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)