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Intervention de Christiane Taubira

Réunion du 8 novembre 2011 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2012 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristiane Taubira :

Quelle est votre position personnelle, madame la ministre, sur l'exploitation éventuelle de ce pétrole ? De deux choses l'une : soit le Gouvernement refuse l'autorisation d'exploitation, et le sujet est clos ; soit, hypothèse plus vraisemblable, il délivre cette autorisation. Vous ferez-vous dans ce cas la complice de l'exploitation d'une ressource naturelle qui s'annonce lucrative – puisque l'on évoque une production de 120 000 barils par jour, sans que la collectivité territoriale de Guyane perçoive de redevance ? Ou plaiderez-vous auprès du Gouvernement pour qu'il devienne raisonnable ? Votre ministère n'a-t-il pas, en effet, vocation à développer une approche transversale, à s'intéresser aux enjeux spécifiques à l'outre-mer et à exercer une mission de vigilance quant au respect de l'égalité de traitement ?

Enfin, ma dernière question porte sur l'or. Vous connaissez l'actualité récente : lors de la dernière agression des garimpeiros dans la forêt guyanaise, il y a eu mort d'homme. Pourtant, les agresseurs savaient parfaitement que les ouvriers et le chauffeur qu'ils ont attaqués ne portaient pas d'or sur eux ; ils connaissent les heures de levée de l'or et savent quelles attaques seront fructueuses. En revanche, ils savaient que des gendarmes et des militaires de l'opération Harpie patrouillaient dans les parages. Il s'agit donc d'une provocation délibérée, qui vise à envoyer un message de terreur.

Madame la ministre, avez-vous l'intention d'intervenir, auprès du ministère des affaires étrangères, notamment, afin qu'il insiste auprès des autorités brésiliennes pour qu'elles ratifient enfin le traité signé entre nos deux pays et que le parlement français a, quant à lui, ratifié depuis plusieurs mois ? Alors que les garimpeiros deviennent de plus en plus violents, le Brésil doit se décider à participer effectivement et rapidement à la lutte contre l'orpaillage clandestin, qui décime la forêt guyanaise, pille nos ressources non renouvelables et met en péril la santé publique. Le Brésil est un grand pays, membre du G20 ; ce n'est pas un pays sous-développé dépourvu de moyens. Il est temps que la France l'appelle à assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses ressortissants, qui se livrent de plus en plus impunément à des actes criminels. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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