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Intervention de Louis-Joseph Manscour

Réunion du 8 novembre 2011 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2012 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLouis-Joseph Manscour :

…ni quelles nouvelles mesures de restriction concernant l'outre-mer seront mises en oeuvre dans le futur projet de loi de finances rectifiée, qui sera soumis à l'appréciation de la représentation nationale, votre budget devient insincère donc caduc.

C'est dans ce contexte de crise que nous sommes amenés, non pas à compter les avantages et les inconvénients de votre budget, encore que je reviendrai dans mon propos sur un certain nombre d'aspects que je considère comme préjudiciables à nos territoires, mais bien plutôt à faire une sorte de bilan de votre passage à la rue Oudinot. L'ancien enseignant que je suis dirait à ses élèves : peut mieux faire.

En disant cela, je n'ai pas l'outrecuidance de penser que je pourrais être le professeur de la ministre et c'est pour cela que je m'empresse d'affirmer, madame la ministre, que vous n'êtes que la victime d'une politique. Disons que vous êtes responsable mais pas coupable, selon l'expression consacrée.

Vous êtes bien la victime de la politique injuste, antisociale, rétrograde et partisane de M. le président Sarkozy.

Oui, nous sommes prêts à nous retrousser les manches, à participer à l'effort de redressement nécessaire des finances de l'État comme le demande M. le Premier ministre. Mais pas à n'importe quelle condition, ni à n'importe quel prix ! Les efforts doivent être justes et équitablement répartis. C'est loin d'être le cas.

Pour en revenir à l'outre-mer qui nous concerne plus particulièrement aujourd'hui, le Président de la République a fait de l'emploi et du développement ses deux priorités dans nos territoires. Dans ce cadre là, il a mis en place le conseil interministériel de l'outre-mer le 6 novembre 2009.

Pourquoi ce conseil interministériel ? Dans quelles conditions ces mesures ont-elles été décidées ? Vous le savez bien, madame la ministre, elles l'ont été à la suite des événements de février 2009 dus à ce qu'on a appelé la « profitation » et à la vie chère aux Antilles, et plus particulièrement en Guadeloupe, où le mouvement a démarré.

Le Président de la République nous a présenté le CIOM, avec ses 137 mesures, comme le remède contre le maldéveloppement dont souffrent nos territoires insulaires.

Vous parez le CIOM de toutes les vertus. Lors du conseil des ministres du 26 octobre dernier, vous affirmez que 90 % des mesures contenues dans ce dispositif ont été mises en oeuvre. Le Gouvernement et vous-même faites preuve de satisfaction, je dirais même d'autosatisfaction.

Force est de constater que, sur le terrain, la réalité est toute autre et que deux ans après, rien ne vient confirmer ces dires. Les indicateurs économiques prouvent même le contraire.

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