Hélas, comme en tout temps, ce sont les petits qui ont pâti. Et avec l'amenuisement des dépenses publiques, bouée de secours et de recours, c'est la paupérisation qui s'étale, c'est la clochardisation qui s'installe, c'est la drogue qui met en perdition, c'est la violence qui gangrène.
Solidarité oblige, nous dit-on ? À ce qu'il paraît, citer des chiffres horripile, agace et indispose. Entendons-nous bien : les chiffres que j'avancerai ne sont pas traficotés ; ils peuvent offusquer, mais ne cherchent nullement à offenser. Ils sont tirés d'institutions officielles – IEDOM, INSEE, rapports des inspections générales, revues spécialisées – dont c'est le métier. Ces différentes instances d'information sont réputées indépendantes, neutres et objectives.
Voici donc quelques données chiffrées.
La France compte au bas mot entre 8 et 9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, seuil fixé à 954 euros par mois. La moitié d'entre elles n'atteint même pas ce seuil minimum de référence. En Martinique, ce seuil est de 616 euros par mois, avec, en sus, un coût de la vie bien plus cher.
Le taux de chômage ne cesse d'augmenter. Il est actuellement de 25,4 %. Celui des jeunes de 18 à 25 ans culmine au pic de 62 %. Les offres d'emplois durables – je ne parle pas de jobs occasionnels – ont chuté – écoutez bien ! – de 33 % en un an.