Monsieur le député, j'ai reçu comme vous, hier, Mme Tawakkul Karman, qui est le nouveau prix Nobel de la paix. Sa personnalité, le rayonnement qui émane d'elle, sa détermination à poursuivre son combat, la clarté de son expression et de sa pensée m'ont fortement impressionné. J'ai même été ému lorsque, évoquant les valeurs qui inspirent son combat, elle m'a tout simplement cité la devise de notre république : « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Elle m'a dit aussi combien la jeunesse yéménite attendait de nous, attendait de la solidarité des démocraties.
Notre politique à l'égard du Yémen est très claire : nous avons soutenu, dès le départ, le plan élaboré par le conseil de coopération des États arabes du Golfe qui préconise la transition du pouvoir. Le président Saleh doit passer la main, il doit quitter le pouvoir.
Nous avons également soutenu la résolution 2014 du Conseil de sécurité, qui institue une commission d'enquête chargée de se prononcer sur la poursuite des auteurs d'actes criminels.
Enfin, j'ai assuré Mme Karman que nous examinions avec nos partenaires européens la possibilité de prendre des sanctions, comme le gel des avoirs de certaines personnalités yéménites qui cautionnent cette répression.
Je peux vous assurer que nous continuerons à écouter attentivement la voix de Mme Karman qui nous dit, tout simplement, que le pari que nous avons pris vis-à-vis des printemps arabes est raisonnable. Il ne saurait y avoir d'incompatibilité entre l'islam et la démocratie. C'est ce qui inspire aujourd'hui la diplomatie française. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)