Le seul effet positif était, jusqu'à présent, l'avancement des horaires des programmes de soirée ; or ils commencent de plus en plus tard, malgré la charte adoptée par France Télévisions. Ne disposant que d'un temps limité, je ne vous abreuverai pas de chiffres, mais vous les trouverez dans mon rapport.
Comme la plupart des Français, monsieur le ministre, je suis déçue par notre télévision publique et son évolution. Les médias de tous bords ont fait une analyse critique des grilles ; je n'y reviendrai pas.
J'avais souligné dans mon précédent rapport que, comme toutes les télévisions publiques européennes, France Télévisions se devait de prévoir une chaîne dédiée aux enfants ; ce devait être le rôle de France 4. J'étais soutenue par les députés de l'UMP. Las, rien n'a changé et la moyenne d'âge des téléspectateurs de France 4, qui cible les jeunes, est maintenant de quarante-quatre ans. Comment expliquer, monsieur le ministre, que le nouveau contrat d'objectifs et de moyens soit passé à côté de cette belle ambition qui aurait vraiment permis de rajeunir l'audience et de donner une identité forte au service public ?
Le nouveau financement, qui devait renforcer le groupe, se traduit au contraire par un recul inquiétant de son indépendance financière, comme en témoignent – nous le verrons peut-être tout à l'heure – les initiatives de nos collègues Patrice Martin-Lalande et Gilles Carrez et le débat que nous avons désormais chaque année sur la réduction que doit subir la dotation budgétaire de France Télévisions. Si nos collègues de la commission des finances cherchent désespérément à dégager des ressources pour l'État, je leur suggère bien volontiers de revenir sur la suppression de la publicité, en faveur de laquelle ils ont voté, plutôt que de mettre le service public dans l'incapacité d'accomplir sa mission.