Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, après trois mois consécutifs de hausse et une stabilisation au mois d'août, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a progressé de 0,9 % en septembre, pour atteindre 2 780 000. En incluant celles qui ont une activité réduite, le nombre total des personnes en quête de travail a grimpé à plus de 4 millions, un niveau jamais atteint depuis douze ans. En dépit de ce contexte et alors que la croissance prévue est proche de zéro, vous choisissez de diminuer les crédits de la mission « Travail et emploi » de 12 %. Il s'agit d'une baisse historique !
Si, comme l'affirment certains dans la majorité, seule la croissance crée de l'emploi, peut-être pensez-vous que, celle-ci n'étant pas au rendez-vous, le chômage est une fatalité, les politiques publiques sont vaines et le volontarisme politique superflu. Dès lors, en effet, les politiques d'accompagnement peuvent faire l'objet d'économies. Mais c'est cette démission du politique devant l'économique qui est à l'origine des graves difficultés que nous connaissons aujourd'hui. En atteste par exemple le rapport sur les zones urbaines sensibles, rendu public mercredi et qui confirme l'état de crise et d'abandon des quartiers sensibles, y compris en période de croissance. Déjà, en 2010, alors que le taux de chômage national s'établissait à 9 %, plus de 20 % des actifs habitant ces quartiers étaient sans emploi. Aujourd'hui, ce taux a doublé et le ministre de la ville a déclaré très récemment : « Quand le chômage augmente dans le pays, comment voulez-vous qu'il diminue dans ces quartiers ? » C.Q.F.D. Quel aveu d'impuissance et de résignation ! Ainsi, vous reconduisez les contrats d'autonomie, dont on mesure pourtant année après année les insuffisances et le coût prohibitif.
Sans vouloir être polémique ou désagréable, on peut se demander à quoi sert un ministère de la ville sous la présidence Sarkozy…