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Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 4 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Mission Économie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques pour le tourisme :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les crédits du programme « Tourisme » représentent à peine 2 % des 2 milliards d'euros alloués pour 2012 à la mission « Économie », soit 43,2 millions d'euros en autorisations d'engagement et 44,7 millions en crédits de paiement. Autant dire que ce programme ne peut guère prétendre refléter à lui seul le poids réel de l'effort public en faveur du tourisme. Il n'en constitue pas moins, cependant, le socle visible à partir duquel s'élabore une stratégie nationale ambitieuse, visant à moderniser l'offre touristique française, à assurer la promotion de la destination France, et à favoriser l'accès aux vacances du plus grand nombre.

À l'instar de M. Dumont, rapporteur spécial pour le tourisme, je veux insister sur le poids réel de ce secteur dans l'économie française. Comme cela a été indiqué lors du récent « T20 », sa part dans le produit intérieur brut est aujourd'hui estimée à 7,1 % et le chiffre d'affaires généré par les entreprises du secteur, qui sont plus de 250 000, dépasse les 40 milliards d'euros. Rappelons également que le tourisme fournit un emploi direct ou indirect à près de deux millions de nos compatriotes, que ces emplois sont pour la plupart non délocalisables, et que cette activité contribue pleinement à façonner nos villes et nos territoires, qu'il s'agisse du littoral, des zones rurales ou encore de la montagne.

Ce faisant, dans une compétition économique internationale qui s'intensifie et alors même que la demande mondiale ne cesse de croître – c'est en 2012, selon l'Organisation mondiale du tourisme, que devrait être franchi le seuil symbolique du milliard de touristes internationaux –, notre pays doit se mobiliser pour attirer une partie de ces voyageurs qui, n'en doutons pas, choisiront demain les destinations les plus dynamiques et les plus attractives. Loin de nous reposer sur nos acquis, nous devons tout faire au contraire pour capter ces nouveaux venus en provenance du Brésil, de l'Inde ou de la Chine, comme les nouvelles générations d'Américains ou de Japonais, auprès de qui la France connaît traditionnellement un certain succès.

Reste à voir comment cette ambition réelle se traduit au plan budgétaire. Les crédits du tourisme affichent une baisse continue depuis maintenant trois ans, de l'ordre de 10 % encore pour 2012. Il faut cependant s'empresser de noter que cette évolution résulte pour une large part de la baisse des crédits affectés au financement des expositions universelles ou internationales.

Par ailleurs, les services du tourisme ont connu une importante réorganisation depuis trois ans, puisqu'ils ont été progressivement intégrés aux services du ministère de l'économie et qu'ils bénéficient de ce fait de crédits mutualisés au sein du programme 134, que vient d'évoquer Laure de la Raudière.

Enfin, les crédits du programme « Tourisme » ne concourent pas à eux seuls à la politique française du tourisme ; je tiens à saluer ici le fait que nous disposions, pour la première fois cette année, grâce à un amendement que nous avions défendu avec Jean-Louis Dumont l'an dernier, d'un document de politique transversale dédié à la politique du tourisme, qui vient d'être publié parallèlement aux autres documents budgétaires.

La politique touristique est avant tout une affaire partenariale : elle se doit d'associer les différentes administrations de l'État et ne saurait se passer d'une coordination étroite avec les différentes initiatives menées par les collectivités locales. À ce sujet, il ne serait pas inutile, monsieur le secrétaire d'État, de pouvoir également disposer à l'avenir d'un document récapitulatif des dépenses locales en matière de tourisme – et ce n'est pas Jean-Michel Couve, qui plaide depuis longtemps pour une approche globale de l'effort touristique, qui me contredira.

Il a pleinement été tenu compte de cette logique partenariale dans la réorganisation opérée depuis maintenant deux ans, notamment avec la création de l'agence de développement touristique Atout France. La subvention pour charges de service public que l'État lui versera en 2012 s'élève à 34,1 millions d'euros, soit une baisse de 2 % par rapport à 2011. Eu égard à la baisse générale des subventions aux différents opérateurs de l'État, Atout France semble relativement épargnée, quoiqu'il faille également tenir compte de la réserve prélevée sur cette subvention, d'un montant de 1,4 million d'euros. Il ne faudrait pas que l'effritement progressif de ses moyens contrarie sa montée en puissance et vienne remettre en question la dynamique des partenariats, qui constituent aujourd'hui près de 50 % de son budget. J'aurais à ce propos à intervenir au cours de nos débats pour soutenir un amendement visant à mieux répartir l'effort indispensable demandé à tous, y compris à la mission « Économie ». Il faut en effet préserver à tout prix les actions de promotion de la destination France, afin de renforcer la visibilité de notre pays et d'attirer sur notre territoire ces touristes internationaux qui ne vont pas manquer de se multiplier, sachant que nous avons ici des moyens budgétaires qui peuvent générer demain des touristes nouveaux, et donc des recettes supplémentaires pour notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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