Monsieur le ministre de l'industrie, PSA Peugeot Citroën vient d'annoncer qu'il comptait supprimer 6 800 postes, dont plus de 4 500 en France. L'économie, locale et nationale, s'en trouve gravement menacée, et les salariés des sites d'Aulnay, Rennes, Sochaux et Mulhouse sont très inquiets.
Le constructeur français espère économiser ainsi 800 millions d'euros. Alors que la situation financière de l'entreprise est bonne, cette anticipation est désastreuse. Elle est d'ailleurs à l'image de la politique d'austérité du Gouvernement, ancrée dans une spirale d'affaiblissement de la croissance qui se traduit par une aggravation constante du chômage, une baisse de la consommation et du pouvoir d'achat des ménages.
Au moment même où le constructeur automobile français s'apprête à supprimer plusieurs milliers de postes, il annonce de nouveaux investissements à l'étranger. Ce scénario semble calqué sur celui de Renault qui réduit ses capacités de production en France.
Le soutien apporté par l'État à la filière automobile pendant la crise a été très important et il est intolérable que les constructeurs n'y répondent que par des suppressions d'emplois et des délocalisations programmées.
À l'inverse, en Allemagne, l'industrie automobile crée des emplois et augmente ses bénéfices. Quel paradoxe !
La direction du groupe devrait détailler prochainement les différents sites de PSA qui seront touchés. En attendant, c'est l'incertitude totale pour les salariés.
Une nouvelle fois, la main d'oeuvre est utilisée comme la seule variable d'ajustement avec les conséquences que l'on sait.
Monsieur le ministre, êtes-vous vraiment conscient de la gravité de la situation ? Vous devez sans attendre intervenir avec plus de fermeté sur ce dossier. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)