Madame la députée George Pau-Langevin, le Gouvernement a vivement dénoncé les intimidations dont a fait l'objet Charlie Hebdo, ainsi que l'incendie criminel de sa rédaction, dont le journal a été victime cette nuit. Ce sont des attaques intolérables contre la liberté d'expression, qui témoignent d'une confusion totale sur le rôle dévolu traditionnellement à la satire et à la caricature dans la presse française.
Il n'y a pas de démocratie sans épreuve de l'irrévérence. Je condamne à nouveau devant vous, au nom du Gouvernement et avec la plus grande fermeté, ces agissements. Il appartient à l'État, donc à la police et à la justice, de faire respecter sans atermoiements les lois de la République.
J'exprime également ma profonde solidarité et celle du Gouvernement aux journalistes, à l'équipe de Charlie Hebdo et à ses lecteurs, en frémissant de surcroît à l'idée de ce qui aurait pu arriver au cours de l'incendie si des personnes avaient été présentes dans les locaux.
Charlie Hebdo avait déjà reçu des menaces lors de la publication des caricatures du prophète Mahomet. Poursuivi, le directeur de la publication de l'époque avait été relaxé, la justice ayant jugé que les caricatures ne constituaient pas une injure.
Pour l'intolérance et le non-respect d'un principe essentiel de notre république, les fondamentalistes se rejoignent. Ainsi, des groupuscules se revendiquant de la foi chrétienne perturbent actuellement les représentations du théâtre de la Ville. J'ai veillé personnellement à ce que leurs agissements soient empêchés, dès lors qu'ils risquaient de remettre en cause les programmes du théâtre. On notera qu'ils ont d'ailleurs été rejoints par des groupes salafistes, au prétexte que le Christ aussi était un prophète de la religion musulmane.
Salman Rushdie et Taslima Nasreen seront toujours protégés dans le pays de la liberté. C'est bien de cela qu'il s'agit. (Applaudissements sur l'ensemble des bancs.)