Monsieur le Premier ministre, comme celle d'Aulnay, l'usine Sevelnord d'Hordain est dans l'oeil du cyclone. Elle a perdu 2 000 emplois en trois ans. Le groupe PSA, par « court-termisme » financier, préfère investir en Inde ou au Brésil. Selon son président M. Philippe Varin : « Le développement à l'international est financé par le cash flow généré en Europe ». Comble de cynisme, PSA, dont les bénéfices s'élèvent à 10 milliards d'euros en dix ans, vient d'annoncer la suppression de 6 800 emplois en Europe.
Que fait votre Gouvernement ? Votre servilité aux intérêts du CAC 40 vous rend impuissants. La famille Peugeot, première fortune française en Suisse, peut dormir tranquillement sur les 38 millions d'euros de dividendes engrangés en 2010 ! Dans le même temps, notre industrie continue de perdre pied ; elle ne représente plus que 17 % du PIB.
Vous venez d'annoncer une cellule de suivi et d'anticipation pour Sevelnord ! Mais pour anticiper quoi ?
Les salariés, nos populations, les élus ne veulent pas d'un airbag pour amortir le choc. Six cents d'entre eux, dans leur diversité, viennent de se constituer en comité de vigilance. Ils veulent la pérennité et le développement de cette usine ultramoderne ayant bénéficié de fonds publics et qui génère 8 000 à 10 000 emplois. Ils veulent qu'on y construise de nouveaux modèles, tel celui que PSA envisage de réaliser à Vigo en Espagne. Ils en ont assez des atermoiements et exigent plus de transparence. Ils attendent une réponse claire de votre part. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et quelques bancs du groupe SRC.)