Ma question s'adresse elle aussi au Premier ministre.
L'Europe a été fondée sur au moins deux valeurs : la démocratie, qui nous vient de la Grèce athénienne, et le droit, qui nous vient de l'Empire romain. Il est donc peu surprenant que la question démocratique fasse irruption précisément en Grèce, à un moment où l'on constate que son peuple est à l'avant-garde, pour l'austérité comme pour l'abandon de la souveraineté. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, je comprends les propos que vous venez de tenir. Il eût été correct, en effet, que le Premier ministre grec informât ses collègues de ses intentions, à supposer qu'il les ait eues au moment des négociations. (Applaudissements ironiques sur les bancs du groupe UMP.)
Pour autant, vous ne pouvez demander au peuple grec – comme aux autres – de n'avoir que l'austérité et la rigueur comme perspectives. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Or l'on sait que la fiscalité seule et les seules mesures d'économie ne permettront pas à ce pays, pas plus qu'à un autre, de retrouver la prospérité et la croissance.
C'est donc certes une crise de gouvernance – le couple franco-allemand fonctionne mal car nos économies divergent –, mais aussi un problème de contenu des politiques européennes : la fiscalité et les mesures d'économie ne pourvoiront pas, je le répète, au rétablissement budgétaire, ni en Grèce ni ailleurs, si la croissance n'est pas là.
La difficulté, au sein de la zone euro, est qu'aucun chemin de croissance, c'est-à-dire aucun chemin d'espoir, ne semble aujourd'hui tracé. Monsieur le Premier ministre, au-delà des considérations générales que vous avez eues devant la représentation nationale sur ce que la Grèce devrait pouvoir faire, convenez qu'elle pose des questions que tous les pays vont avoir un jour ou l'autre à résoudre et que, sans croissance, ces questions ne trouveront pas de réponse satisfaisante pour les peuples qui, jusqu'à présent, sont restés maîtres de leur destin et entendent le rester.
Monsieur le Premier ministre, que comptez-vous faire pour tracer un chemin d'espoir pour ce pays et pour tous les pays de la zone euro ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur certains bancs du groupe GDR.)