Monsieur le ministre, ma question porte sur la place de l'université dans les villes moyennes. Vous avez tout à l'heure évoqué l'Aquitaine ; pour ma part, je vous parlerai du Midi-Pyrénées. Sa capitale, Toulouse, a bénéficié d'un soutien sans précédent de l'État. Ainsi, le plan Campus l'a dotée de 350 millions d'euros auxquels s'ajoutent 175 millions d'euros destinés à financer l'opération de rénovation de l'université de Toulouse-Le Mirail. Dans ce contexte, l'agglomération du Grand Montauban, dont je suis la présidente, deuxième bassin d'emplois de Midi-Pyrénées, dans un département, le Tarn-et-Garonne, qui connaît la plus grande croissance démographique d'après l'INSEE, ne comprend, hélas, qu'une petite université d'à peine deux mille étudiants. Avec d'autres élus, j'ai donc entrepris des démarches auprès des présidents d'université afin de les convaincre d'y délocaliser certaines de leurs formations. Celles-ci se trouvent d'ailleurs parfois confrontées à un réel problème de saturation à Toulouse.
En parallèle, nous travaillons à un projet de campus universitaire à proximité immédiate de la gare SNCF, à vingt-cinq minutes à peine de Toulouse. Je souhaite que vous appuyiez notre démarche en sensibilisant les présidents d'université de Toulouse sur le véritable pôle d'équilibre que constituent les villes moyennes en général, et Montauban en particulier.
Ma seconde question porte sur le volet recherche du grand emprunt. Toulouse peut se réjouir d'avoir été retenue pour son projet d'institut de recherche technologique, AESE – Aéronautique, espace et systèmes embarqués –, qui comprend notamment la labellisation de six LABEX et un projet biotechnologique et bioressources.
Le site toulousain est également présélectionné au titre de son projet d'initiatives d'excellence. Sur ce point, nous avons fait acte de candidature commune avec la société DECIDAIE pour que Montauban accueille le laboratoire arboricole sous l'appellation « agritronique ». L'aboutissement du projet agritronique permettrait l'ouverture d'une nouvelle filière d'études destinées à développer des profils hybrides, accompagnant ainsi la modernisation de l'agriculture et de l'agroalimentaire du XXIe siècle. Cette filière pourrait par exemple former des techniciens ou des ingénieurs capables de développer des systèmes embarqués innovants, de former leurs utilisateurs et d'en assurer la maintenance au service de la performance de notre agriculture. Les équipes porteuses du projet agritronique travaillent d'ores et déjà à ce que sera la future formation, en collaboration avec l'IET professionnel Paul-Sabatier de Toulouse, qui délivre déjà sa licence professionnelle, l'objectif étant de célébrer la première rentrée en septembre 2013 – nous sommes ambitieux !
Vous l'avez compris, monsieur le ministre : ce dossier représente un effort et un espoir considérables pour notre développement économique local. Je serai heureuse qu'il aboutisse favorablement.