Vous connaissez bien cette question, madame la députée, pour être élue d'un territoire où les étudiants doivent souvent se déplacer sur de longues distances et où, si les bourses ne tiennent pas compte des frais liés à cette mobilité, l'exclusion de l'enseignement supérieur est inévitable.
J'ai rappelé le premier effort que nous avons déployé en relevant le seuil. Aujourd'hui, une famille de deux enfants peut, jusqu'à 3,3 fois le SMIC, prétendre à une bourse. C'est une véritable métamorphose par rapport à l'injustice fondamentale qui caractérisait la situation antérieure. Une famille de classe moyenne où les deux conjoints travaillent et ont des petits salaires, de l'ordre d'une fois et demie le SMIC, a bien peu de moyens pour financer les études universitaires de deux enfants. Les refus de bourse, accompagnés des mots : « Vous êtes trop riches », étaient difficilement compréhensibles dans ces conditions. Nous avons donc desserré l'étau. Cela faisait partie des préconisations que j'avais formulées en tant que parlementaire quand nous avions travaillé sur ces questions.
Le second sujet est le handicap fondamental que représentait pour les étudiants le versement des bourses en novembre, alors que l'année universitaire commencent en septembre. Les familles qui avaient peu de trésorerie étaient étranglées les premiers mois, et les étudiants, obligés de prendre des emplois non compatibles avec le début des études, condamnés à l'échec. C'est la seconde grande métamorphose de la gestion des bourses. Les étudiants commencent en septembre : les bourses sont versées dès septembre. Ils passent dix mois à la faculté : ils reçoivent dix mois de bourse. Ça change tout ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)