L'avenir de notre défense est lié à l'avenir de notre budget, donc à notre capacité à produire de la richesse. Partout dans le monde, les budgets militaires évoluent selon les résultats économiques de chaque pays. Les Chinois investissent massivement, par exemple. La guerre est diplomatique et militaire, mais sa dimension économique prend une importance particulière dans cette période de mondialisation. La montée en puissance de la Chine, de l'Inde, du Brésil, provoque par exemple des tensions sur les matières premières. L'avenir dépend avant tout de la capacité d'un pays à comprendre la mondialisation, à exporter, à déposer des brevets d'avenir, à conserver des chaînes de compétences pour des productions prévues sur le moyen et le long terme. Les industries de défense sont très spécifiques et l'on peut se féliciter que la France ait accès à ce type de marché. L'aéronautique représente, par exemple, un de nos plus gros excédents commerciaux.
Il faut évidemment privilégier le caractère dual de cette industrie. Si l'on dépend uniquement des commandes militaires, on s'expose plus fortement aux variations liées à la crise. Ce sont des groupes comme EADS, avec sont carnet de commandes de plus de 450 milliards de dollars, qui résistent le mieux.
Pour ce qui est des ressources humaines, je laisserai à M. Louis Giscard d'Estaing le soin de vous répondre.
Quant aux avions, les opérations de Libye ont montré au monde entier que le Rafale est opérationnel. Seuls deux pays, la France et les États-Unis disposent de porte-avions à décollage à catapultes pouvant accueillir des avions multimission comme le Rafale. Cela a bien sûr un coût. Notre pays ne pourra guère envisager la construction d'un second porte-avions qu'avec une croissance de 3 ou 4 %.
Même s'il reste des besoins, il est satisfaisant de constater qu'un pays comme la France reste très compétitif en comparaison de tous les grands pays, comme elle l'a montré aux yeux du monde ces derniers mois.