Ce sont des propos qui ont moins cours aujourd'hui qu'il y a quelques mois. Le changement de ton est patent.
Pour passer de 45 % à 50 % du chiffre d'affaires à l'horizon de 2020, le développement d'EDF à l'international ne doit croître que de 5 points, ce qui est raisonnable. Si des critiques sont légitimes, notamment s'agissant de la situation aux États-Unis – encore qu'il faille, pour l'apprécier, dépasser la filière nucléaire stricto sensu –, les réussites n'en sont pas moins évidentes : je songe à British Energy – le positionnement d'EDF au Royaume-Uni est particulièrement important pour les marchés à venir.
EDF n'est plus aujourd'hui majoritaire au sein de RTE et il n'est pas impossible qu'à moyen terme elle cède sa participation pour financer le traitement des déchets et le démantèlement des centrales.
À ce propos, monsieur Dumont, EDF respectera les décisions qui seront prises par l'ANDRA même si elle juge en l'état que le projet retenu est trop onéreux. Soit elle fera une contre-proposition technique pour réaliser des économies tout en garantissant la sûreté à très long terme du traitement des déchets soit, je le répète, elle se ralliera au projet. L'audition de Mme la ministre Kosciusko-Morizet après Fukushima l'atteste : la France ne prolongera pas la durée de vie d'une centrale qui ne remplirait pas les conditions imposées, que ce soit à Fessenheim ou ailleurs. J'ajoute que le respect des mesures de sécurité de l'après-Fukushima constituera pour notre pays un réel avantage commercial, quel que soit le surcoût induit. Non seulement 400 000 emplois dépendent de cette filière, mais quelques dizaines de milliers d'autres pourraient être créés.