Je partage votre sentiment, monsieur Goua, tout en le relativisant en ce qui concerne l'APE : nous étions dans une période faste où la gouvernance d'Areva favorisait le développement tous azimuts d'une entreprise qui est tout de même devenue l'une des principales au monde dans son domaine. Je crois avoir compris que ni l'APE ni le directoire d'Areva n'avaient bénéficié de toutes les informations nécessaires. Il n'en reste pas moins que les prix de l'uranium étaient alors très élevés et qu'il était possible de considérer que c'était là une bonne opération. Sans doute aurait-il été utile de prendre plus de recul, de disposer d'un plus grand nombre d'informations et de ne pas s'engager sans la présence d'un opérateur industriel. J'ajoute que les relations existant alors entre l'APE – qui critique aujourd'hui fortement cette opération – et Areva n'étaient pas excellentes. L'entreprise a vécu dans son monde mais, aujourd'hui, elle « revient sur terre » en acteur fondamental de la filière nucléaire française qui sait partager sa vision des choses avec d'autres. Je peux en témoigner après les récents entretiens que j'ai eus avec le nouveau directoire, lequel a bien compris les erreurs de l'ancienne gouvernance.
Par ailleurs, Areva peut encore procéder à une augmentation de capital et rien n'empêche – c'est une hypothèse – qu'EDF prenne des participations au sein de la filière minière. Quoi qu'il en soit, EDF et Areva discutent à nouveau. Areva explique les retards de l'EPR finlandais par l'absence d'un opérateur qui aurait disposé de la même expérience qu'EDF. Sur un plan international, elle est donc à la recherche de partenariats avec des opérateurs fiables et expérimentés.