Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Marc Goua

Réunion du 24 octobre 2011 à 17h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Goua :

Chargé d'une mission sur Areva – notamment UraMin – et EDF, conjointement avec M. le rapporteur spécial, je suis d'accord avec lui : la sécurisation de l'approvisionnement en uranium était nécessaire et nous avons en effet été confrontés à une augmentation vertigineuse du prix d'UraMin quelques semaines avant son achat. La participation d'Areva n'étant alors que de 5 %, la montée au capital n'aurait pas dû donner lieu à communication, même si UraMin a fait abondamment savoir par voie de presse qu'une transaction se préparait.

En revanche, je ne partage pas son sentiment quant à la précipitation qui aurait eu cours et au non suivi des recommandations de l'APE pour laquelle, je le rappelle, l'acquisition d'UraMin était « un grand jour pour la France ». Cette opération, il est vrai, a eu lieu entre le 7 et le 27 mai 2007, dans un singulier no man's land… L'achat de deux EPR par la Chine, quant à lui, a en effet été conditionné à une prise de participation de ce pays à UraMin, laquelle ne s'est pas produite. Si la pression d'Areva, en l'occurrence, a sans doute été forte, l'accord tacite de l'APE n'en est pas moins réel. À cela s'ajoute qu'il a été récemment question de l'éventuelle fermeture de mines comprises dans l'achat d'UraMin, ce qui impliquera de passer un certain nombre de provisions.

Areva, depuis quelque temps, ne dispose plus de cash-flow, l'acquisition d'UraMin s'étant faite sans le renfort d'un groupe chinois et l'augmentation de capital n'ayant pas été à la hauteur de ce qui avait été demandé. De plus, la vente de T&D – en quelque sorte le bijou de la famille – témoigne que les besoins financiers de l'entreprise seront conséquents dans les prochains mois, voire, selon certains, bien plus tôt. Enfin, la baisse considérable des investissements due à la situation financière risque d'asphyxier encore plus vite l'entreprise.

L'accord entre EDF et Areva implique-t-il une prise de participation du premier au sein de la seconde avec une injection de fonds propres ? EDF entrera-t-il dans la filiale minière ou dans la totalité de l'entreprise ? Ce sont là autant de sujets d'inquiétude dès lors que certains clients d'Areva pourraient être tentés de ne pas favoriser ce qu'ils verraient comme un concurrent suite à l'« amalgame » des deux structures, puisque EDF est également un exploitant. Je souligne que 400 000 personnes, directement ou indirectement, sont concernées, et qu'il serait bon de mettre en place un dispositif profitable à cette filière.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion