On peut d'abord supposer qu'un agrégé ou un certifié de biologie n'est pas un fou furieux. Ensuite, pourvu qu'on ne rogne pas dans les budgets, l'Éducation nationale organise quantité de stages de formation dans les académies. Enfin, le ministère peut fait rédiger de bons documents d'application.
Sans vouloir polémiquer, je regrette que Xavier Darcos ait taillé dans les programmes que j'avais rédigés pour l'école. Il est parti du principe que plus les programmes sont courts sur le papier, moins ils sont pléthoriques. C'est évidemment l'inverse. Si le programme mentionne seulement « La Révolution française », on peut y passer beaucoup de temps. François Furet a passé sa vie sur le sujet. Mais si l'on précise « Dans la Révolution française, on traitera seulement la nuit du 4 août et deux personnages principaux », le programme, dont la rédaction est plus longue, exige moins d'heures de cours. Les consignes actuelles, réduites à douze items, n'opèrent pas le recentrage annoncé sur les fondamentaux, qui exigerait au contraire un programme détaillé, explicite, argumenté et justifié. Les professeurs ont aimé celui que j'avais rédigé pour le primaire, parce qu'il expliquait comment aborder les thèmes.
La suppression du Conseil national des programmes (CNP), en 2005, était également absurde. Les groupes techniques disciplinaires regroupaient une vingtaine de spécialistes, biologistes ou historiens, qui pouvaient rédiger des documents d'application expliquant pourquoi ils choisissaient d'insister sur tel aspect. Quant à la suppression de la formation des maîtres, elle est d'une absurdité sans nom.