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Intervention de Luc Ferry

Réunion du 11 octobre 2011 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Luc Ferry, président délégué du Conseil d'analyse de la sociét :

Un biologiste expliquera qu'il y a peut-être une base génétique à l'homosexualité, comme à la schizophrénie, ce que pensent 95 % des biologistes, de gauche comme de droite. On ne tient plus pour une thèse néofasciste, comme dans les années 70, d'affirmer que l'autisme a une base génétique. La Forteresse vide de Bruno Bettelheim, dont j'aime beaucoup par ailleurs Psychanalyse des contes de fées, a culpabilisé en vain des centaines de milliers des mères.

Plutôt que d'un gène de l'homosexualité, un savant comme Axel Kahn parlerait plutôt d'une logique polyfactorielle, avec interaction entre la nature et la culture, la donnée de base génétique et le milieu. S'il ne s'agit pas d'une véritable explication, le professeur de biologie est du moins mieux placé que le professeur de philosophie pour éclairer l'aspect scientifique du problème. Les documents d'application lui recommanderont de ne pas choquer les consciences et de ne pas adopter de partis pris excessifs.

La question, qui doit rester ouverte, n'est qu'un cas particulier de la biologie des passions, qui traite aussi de l'addiction, de la schizophrénie, ou même de l'état amoureux. En tant que médecin, vous savez ce que les biologistes disent aujourd'hui de l'ocytocine : il suffit qu'on en injecte à un rat pour qu'il tombe amoureux fou de sa voisine. Si la distinction sartrienne entre détermination et situation est cruciale, on ne peut ignorer que l'infrastructure neurale et génétique est déterminante. Des anomalies génétiques peuvent entraîner des déficiences ou des problèmes psychiques très graves. Il n'est pas mauvais que ces questions soient enseignées, avec prudence, par des professeurs de biologie.

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