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Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 25 octobre 2011 à 17h00
Commission des affaires économiques

Pierre Lellouche, secrétaire d'état chargé du Commerce extérieur :

Voyez ça avec vos amis écologistes, qui refusent les gaz de schiste et le nucléaire, ce dont ne s'embarrassent pas les États-Unis.

S'agissant du coût du travail, toute une série de rapports, dont certains émanent des partenaires sociaux, ont relevé un différentiel de l'ordre de 10 % avec l'Allemagne.

L'action de la France est particulièrement volontariste en matière de promotion de règles du commerce international équitables. Sur ce sujet, nous sommes malheureusement bloqués par nos partenaires européens. D'une part, je rappelle que les négociations commerciales avec les pays extérieurs constituent une compétence communautaire. D'autre part, la France est le seul pays qui s'est fait l'avocate de la taxe carbone aux frontières de l'Union, de la prise en compte des règles de l'Organisation internationale du travail, ou encore d'un accès réciproque aux marchés publics. L'exemple de l'autoroute construite en Pologne par une entreprise chinoise, filiale de l'État chinois, sur des fonds européens me rend particulièrement amer. Aucune entreprise européenne ne peut rivaliser, car les prix proposés sont 50 % inférieurs. Le secteur ferroviaire est une autre illustration de concurrence déloyale : le Japon peut vendre des trains à grande vitesse au Royaume-Uni, mais ni Alstom ni Siemens n'ont accès au marché japonais…

M. Michel Barnier essaie de faire progresser ces idées dans sa fonction de commissaire européen, mais il n'est pas seul au sein de la commission de Bruxelles. En la matière, nous sommes pieds et poings liés aux autres États membres, qui sont encore favorables à la tradition libre-échangiste plutôt qu'à la tradition utilement interventionniste promue par le général de Gaulle. Le paradoxe, bien souligné par M. Brottes, c'est que nos concurrents comme la Chine, la Corée, la Russie, le Brésil, le Qatar ou les Émirats arabes unis, mènent, eux, une véritable politique gaulliste. Dans ces pays, ce sont de petites équipes disposant de gros moyens qui mettent en place des filières industrielles compétitives. Nous avons détricoté ce modèle, mais ce gouvernement travaille à le reconstruire, grâce au crédit impôt recherche, aux investissements d'avenir, à Oséo, etc.

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