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Intervention de Laurent Wauquiez

Réunion du 5 octobre 2011 à 16h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche :

La gouvernance des investissements d'avenir a exigé que le Commissariat général à l'investissement (CGI) apprenne à travailler avec le ministère, et que ce dernier apprenne à faire travailler le CGI avec l'ANR. Aujourd'hui, chacun a trouvé sa place, en s'appuyant sur l'expertise des autres.

Nous avons besoin de l'ANR. Elle possède une grande expertise en matière de jurys et sait organiser des appels à projets.

Nous avons également besoin de la vision apportée par le CGI. En effet, compte tenu de la particularité des dispositifs de financements du Grand emprunt, le pilotage du CGI permet de s'assurer d'un niveau d'exigence qui réponde au défi de l'investissement d'avenir dans son ensemble. De ce point de vue, le conventionnement, piloté par l'ANR, mais sous le contrôle commun du CGI et du ministère, est indispensable.

Une première difficulté résidait dans la nécessité de discussions régulières. Elle est résolue puisque le comité de pilotage, qui rassemble tous les acteurs, se réunit tous les quinze jours et a aujourd'hui trouvé sa vitesse de croisière.

La seconde difficulté était due aux dossiers en souffrance en raison d'études d'impact non reçues ou de conventionnements plus longs que prévu. Fort heureusement, les investissements d'avenir ont connu une forte accélération, en particulier grâce à la mise en place d'une sorte de task force qui se réunit à la demande très rapidement en cas de retard sur le calendrier ou de blocage d'un dossier.

Ainsi, dans cette gouvernance, le travail en commun de chacun des acteurs est à peu près correctement organisé aujourd'hui.

Votre question sur le pilotage stratégique de l'État est très délicate, car elle renvoie à la capacité de celui-ci de choisir son modèle en matière de recherche. Doit-il s'agir d'un modèle de type coréen, concentré sur quelques domaines seulement ? Ou bien la France a-t-elle vocation à porter plusieurs domaines d'excellence ? Dans le cadre de notre stratégie nationale de recherche et d'innovation, cinq domaines assez larges ont été identifiés. Nous nous inscrivons donc clairement dans une logique de fixation des priorités.

Les investissements d'avenir sont conformes à ces cinq priorités. Le pétrole vert, par exemple, faisait partie de la priorité environnement. En outre, en matière de nanotechnologies, notre pays affiche une vraie longueur d'avance : la plupart de vos téléphones cellulaires sont en effet équipés de processeurs mis au point par un laboratoire du CNRS, ce qui a donné lieu à la création d'une start up qui détient aujourd'hui les trois quarts du marché mondial.

Ainsi, le pilotage assure progressivement l'émergence de priorités.

Les alliances de recherche déclinent ces priorités. Pour autant, nous avons besoin d'aller plus loin en matière d'alliances. En partenariat avec l'ANR, elles doivent nous aider à renforcer notre capacité à faire des choix stratégiques. C'est pour moi la voie d'avenir.

Pour finir, je voudrais insister sur le fait que les universités et les organismes de recherche, c'est l'État. Que l'ANR contribue à mettre en place notre stratégie ou que les alliances nous aident à définir notre stratégie d'État ne me pose pas de problème. Ce dont j'ai besoin, c'est d'instances capables d'animer une démarche proactive.

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